La contestation née il y a quelques jours, après l'affichage de la liste des bénéficiaires des 120 logements sociaux et qui avait poussé des habitants de Tafraoui à faire le siège de la mairie et à fermer les accès qui mènent à la ville, s'est durcie mardi par la fermeture du CEM et du service de l'état civil, le seul qui fonctionnait depuis le début de cette affaire. Les protestataires qui ont bloqué l'entrée de la localité de Tafraoui réclament la présence du wali pour lui faire part de leurs nombreux griefs contre le maire et l'assemblée communale, «qui a failli à sa mission», ont déclaré des habitants de la localité, précisant que seul le départ du maire pourrait ramener le calme dans la localité. Le chef de daïra a tenté de calmer les esprits en suggérant la désignation d'un groupe de citoyens pour débattre de leurs préoccupations, mais cette initiative avait buté sur l'intransigeance des protestataires qui ont réclamé la présence du wali. «J'attends un logement depuis 20 ans et je n'ai rien vu venir. Ce P/APC a fait trop de mal à la commune et à ses habitants», affirme un citoyen. Une pétition citoyenne de 1500 signatures circule chez les habitants, réclamant le limogeage du maire. Les critiques des citoyens sont multiples et touchent tous les secteurs d'activité de la commune. Le mal est profond, selon les citoyens très en colère. «Malgré les aides de l'Etat, notre commune est restée un vrai douar. Ni cadre de vie décent, ni travail, ni transport, ni eau potable, ni santé. Trop c'est trop», affirment des habitants qui ne manquent pas de signaler que «malgré ses trois mandats successifs, il n'a rien fait pour la commune». De leur côté, des proches du maire préparent une motion de soutien pour lui venir en aide. «Quand des familles occupent des tentes et des baraques sous le froid et la chaleur, sans toilettes ni eau potable, les plus aisés bénéficient d'un logement social. C'est sûr que ces derniers le défendent, mais ils ne peuvent pas se dresser contre toute une population», déclare un père de famille qui affirme avoir déposé une demande en 2001 et que sa famille de 16 personnes occupe deux minuscules pièces. Hier, les habitants poursuivaient leur siège de la mairie devant des dizaines de gendarmes mobilisés pour prévenir tout dérapage. Les contestataires ont fermé tous les accès menant à Tafraoui. Les lycéens et les étudiants n'ont pas pu se déplacer à cause de la fermeture des routes qui mènent à Oued Tlélat et Oran. Pour les collégiens, les contestataires ont fermé l'accès au CEM de Tafraoui. «Dès demain, nous fermerons toutes les écoles», menacent des protestataires. Ces derniers ont adressé une lettre au ministre de l'Intérieur et au wali d'Oran dans laquelle ils énumèrent au moins une vingtaine de griefs retenus contre leur P/APC. En attendant l'intervention du wali d'Oran, Tafraoui continue de vivre en pleine ébullition. Les habitants campent sur leurs positions et le maire continue de vivre cloîtré dans son bureau…