Le Cnes veut opérer une véritable révolution en matière de systèmes d'évaluation des politiques gouvernementales. Il ne s'agit pas de faire du diagnostic et des études pour critiquer l'action des pouvoirs publics, mais de mettre en place des normes d'analyses en vogue sur le plan international, a souligné le président du conseil, Mohamed Seghir Babes, lors de son intervention inaugurale. Dans cette approche, le Cnes compte sur la collaboration des grandes instances internationales, entre autres la Banque mondiale, l'Organisation des Nations unies et le Pnud. «Nous devons construire une institution qui peut formuler des critiques et des évaluations selon les modèles internationaux. Nous pouvons le faire avec nos compétences et elles sont importantes à travers le territoire national. Nous avons des compétences internationales qui peuvent nous aider à établir des diagnostics comparables à ceux de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Il faut avoir la boîte noire de l'ONU. Nous n'avons pas besoin de fonds, mais du savoir-faire des experts onusiens», a fait savoir le président du Cnes, persuadé que la mise en place d'une telle structure en Algérie sera d'un grand apport au gouvernement et au pays. «J'aimerais bien savoir comment nous stigmatisent la banque mondiale ou l'ONU. Je veux comprendre aussi les méthodes et les approches d'évaluation faites sur nous. Nous avons besoin de normes standards d'évaluation des programmes publics de développement», a tenu à clarifier M. Babès de manière à illustrer et à clarifier les missions et les rôles de son institution. «Nous sommes en train de tenter de ramasser l'essentiel de l'énergie nationale autour de cet acte et de mettre en place des dispositifs institutionnels de veille et de suivi de la façon dont sont élaborées et lancées les différentes politiques publiques», a-t-il encore souligné. Une politique de coopération intense a été engagée dans ce sens avec l'ensemble du système onusien pour aller à une construction nationale des systèmes d'évaluation des politiques publiques, notamment en matière de développement durable, la lutte contre la pauvreté, la gouvernance et l'économie fondée sur la connaissance. Les félicitations de l'Onudi Le représentant de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), Mamadou M'bye, présent aux travaux du Cnes, a tenu à féliciter le conseil algérien pour la qualité des rapports de conjoncture élaborés, ajoutant que «le système des Nations unies considère ces documents comme une référence majeure d'évaluation». Pour le coordinateur onusien, «l'Algérie est un grand pays et que les demandes exprimées par le Cnes seront examinées attentivement». Dans cette perspective de coopération et de développement des mécanismes d'évaluation, l'Algérie accueillera l'institut africain du développement durable. Il sera installé en Algérie cette année. Le président du Cnes, Mohamed Seghir Babès, a plaidé, en présence des autorités économiques et sociales, pour un soutien humain matériel en faveur de son institution. Voulant être plus près de la réalité économique du pays et participer à la prise en charge des préoccupations exprimées par le monde économique, le Cnes va installer un comité ad-hoc, chargé de rendre le système bancaire et financier plus performant. Il sera installé dès la première semaine du mois de janvier 2010, a annoncé jeudi à Alger le président du Conseil national économique et social. Ce comité sera «chargé de mettre en phase la sphère bancaire et financière avec la sphère économique réelle», a expliqué M. Babès en marge des travaux du conseil consacrés à la présentation des rapports de conjoncture.