Le conseil envisage de produire un rapport annuel évaluant les politiques publiques. Le Conseil national économique et social (Cnes) veut se doter d'un système d'évaluation des politiques publiques. Pour cela, le conseil veut mettre en œuvre des préceptes d'une économie fondée sur la connaissance (EFC). Un thème en vogue actuellement de par le monde et une réflexion de l'heure considérée comme une priorité par les pays émergents et développés. L'idée, c'est de placer l'élément humain et les compétences au centre de toute décision ou stratégie visant une croissance économique. L'Algérie compte à ce propos organiser par le biais du Cnes en collaboration avec l'Institut de la Banque mondiale un symposium les 10 et 11 septembre prochain à Alger. L'Algérie, qui se veut être un pays émergent, doit ainsi concentrer ses efforts autour du capital humain pour réussir sa transition. La stratégie à arrêter doit aspirer à des concepts liés à l'innovation et l'amélioration de la compétitivité et de l'attractivité de l'économie nationale. Se qualifiant d'espace rassemblant aux côtés des pouvoirs publics, le Cnes a établi une feuille de route qui contient 5 domaines appelés à être investigués régulièrement à travers des rapports d'évaluation d'une périodicité annuelle. Le conseil planchera donc d'une manière récurrente sur le développement humain, la lutte contre la pauvreté, les libertés économiques, la gouvernance et l'EFC. Pour préparer la rencontre, le Cnes a organisé un atelier auquel il a invité toutes les compétences et autres représentants des secteurs concernés pour débattre de la signification de l'EFC. Pour M. Sid-Ali Boukrami, professeur en économie, les connaissances et le savoir sont une adaptation continue au changement. C'est une volonté réelle de recréer une dynamique, un souffle nouveau dans l'économie. Aujourd'hui, “on forme des squelettes mais sans âme”, ironisera-t-il. Il faut passer, selon lui, d'une économie qui rémunère le statut vers celle qui rémunère les performances. C'est d'aller vers une économie qui fonctionne avec le mérite. M. Boukrami plaide pour associer les compétences à l'étranger dans les projets de développement et de croissance pour se mettre aux normes internationales. À travers ce symposium, le Cnes veut sensibiliser les acteurs économiques et institutionnels quant à l'importance de l'EFC dans la recherche de l'efficacité à partir de la valorisation des ressources humaines. Le conseil compte créer toutes les conditions pour familiariser les analystes avec les indices et les méthodes de calcul à même de permettre de mesurer les progrès accomplis par l'Algérie en référence aux classifications internationales. Il est également question de définir une stratégie d'appropriation basée sur des objectifs communs de façon à renforcer les potentiels existants. Autre objectif, c'est de connaître la situation des secteurs sensibles porteurs des dynamiques de l'EFC suivant un état des lieux global. Le Cnes, en définitive, veut mettre en place un dispositif permanent d'évaluation de l'EFC. “Le symposium aura à définir les modalités et les démarches nécessaires pour produire un rapport annuel qui fera le point sur les politiques publiques mises en œuvre dans différents domaines couverts par l'EFC et qui aidera les pouvoirs publics à reformuler des politiques ou à définir des stratégies adaptées”, lit-on, dans un communiqué. Les interventions des experts qui ont pris part à cet atelier ont mis l'accent, certes, sur l'opportunité qui caractérise l'EFC, mais ont néanmoins évoqué les insuffisances constatées sur le terrain. M. Mékidèche a insisté sur le problème de la qualité des formations dispensées, l'alphabétisation, les programmes de recherche et leur impact sur l'économie… Pour M. Babès, président du Cnes, les grandes réformes engagées doivent faire l'objet d'une réévaluation à travers l'EFC. “Il faut créer un groupe solide et compact capable de faire réagir la société face aux politiques publiques”, suggère-t-il. Badreddine KHRIS