Les divers uniformes étaient omniprésents sur les routes de la capitale et de sa périphérie. Les barrages de police et de gendarmerie, dressés en des points stratégiques, visaient à dissuader et à réprimer toute infraction, notamment la conduite en état d'ivresse. Les services de sécurité avaient, pour l'occasion, mobilisé le plus gros des troupes afin de susciter un sentiment de sécurité chez la population et les usagers de la route. L'alcool a, sans conteste, été l'ingrédient le plus convoité, le plus prisé et le plus consommé par les fêtards lors des diverses soirées de réveillon organisées çà et là. En effet, les débits de boissons légales et illégales affichaient «rupture de stock». «Nous avons constaté que beaucoup de conducteurs détenaient des bouteilles d'alcool et cela n'est pas interdit, et en prévision de la fin de soirée, les barrages peuvent susciter les consommateurs à plus de prudence et de respect du code de la route», explique un gendarme. Une opinion que partagera un policier en réponse aux questions relatives à l'utilité des barrages routiers. Ce n'est que vers les premières heures de la nouvelle année que la mission des services de sécurité s'est compliquée. En effet, ce n'est que vers 3h00 du matin du 1er janvier que les premières interpellations se sont opérées. Si la patience et le tact étaient de mise pour les gendarmes et policiers, le souffle était exigé pour les conducteurs éméchés, contraints de subir les tests d'alcoolométrie. «Par mesure de sécurité et sachant que je vais consommer de l'alcool, j'ai préféré prendre en charge un ami qui, en contrepartie, conduira mon véhicule en état de sobriété», révéla un citoyen mettant en évidence sa prudence. Ce n'est pas le cas de le dire pour d'autres qui, poussés par la négligence découlant de l'euphorie générée par l'alcool, commettront des imprudences. Certains, pour épater leurs compagnes, iront jusqu'à effectuer des slaloms sur les routes, mettant en danger les autres conducteurs. Il serait impossible de connaître le nombre d'arrestations de conducteurs en état d'ivresse recensé par les services de sécurité, mais il est une certitude que ces derniers ont eu à intervenir en diverses ocrassions. Si l'alcool était à l'origine d'accidents de la route, il était également à l'origine de rixes et bagarres en divers points. A cet effet mais également à dessein de dissuader les esprits mal tournés ou malintentionnés, des centaines voire des milliers de policiers en civils ont investi les artères de la capitale en renforcement des Brigades mobiles de la police judiciaires (BMPJ) lesquelles ont, sans cesse, entrepris des rondes et des patrouilles au même titre que les brigades pédestres. Des rondes en zone rurale En zones néorurales, les services de gendarmerie ont mis en place un dispositif similaire mais répondant à d'autres critères et spécificités. Pour ces derniers, la tâche était ardue car hormis la sécurisation des complexes touristiques tels que Zeralda (Mazafran), Tipaza et les endroits où se sont concentrés des restaurants et des hôtels, les gendarmes effectuaient des rondes en zones rurales et ont investi les lieux les plus reculés et plus inaccessibles, réputés contenir des activités délictueuses. En bref, les services de sécurité confondus ont occupé le terrain toute la nuit durant laquelle aucun incident significatif n'a été signalé. Un résultat obtenu grâce à la stratégie élaboré par les deux corps de sécurité pour qui la sécurité des personnes et des biens sont les priorités absolues, mais grâce, en grande partie, aux sacrifices des hommes bleus et verts omniprésents sur le terrain. Aux portes d'Alger et plus particulièrement à l'est d'Alger où les dispositifs ont été renforcés pour parer à toute tentative criminelle de quelque groupe terroriste que ce soit, la vigilance a été rehaussée d'un cran.