Près de 20 % des 400 “points noirs” identifiés à l'échelle nationale, se trouvent dans la capitale. Les services de sécurité sont réellement débordés. Voire dépassés. Chaque jour que Dieu fait, les routes de la capitale sont le théâtre d'accidents mortels. Que ce soit à l'intérieur d'Alger ou sur la grande ceinture, connue aussi sous le nom de Périphérique, des dépassements graves sur la voie sont signalés. Pourtant, les différents services de sécurité ont recensé les coins dangereux où se (re) produit généralement le drame. Pas moins de 70 “points noirs” sont déjà officiellement recensés avec un taux de trafic routier dépassant les 15 000 véhicules / heure, toutes catégories confondues. Le trafic deviendra dangereux et non maîtrisable durant les heures de pointe avec 400 000 à 50 000 véhicules / heure et un nombre d'accidents assez élevés. Les contraventions atteignent, en jour de semaine du samedi au mercredi, entre 8 000 et 9 000 procès-verbaux. Ce chiffre ne concerne que l'état des lieux dressé par la police nationale. Durant les week – ends, ce chiffre atteint quand même les 5 000 et 6 000 P-V, toutes infractions confondues (dépassements dangereux, défauts de port de la ceinture de sécurité, conduites en état d'ivresse, excès de vitesse en agglomération, stationnements anarchiques…). Sur un autre plan, l'interdiction d'accès à certaines voies aux véhicules lourds comme les camions 10 tonnes et autres semi-remorques, dont les porte-chars, n'a jamais été respectée, de tous temps. Les 150 accès dangereux ont toujours vu des camions de grands tonnages circuler en plein jour et en pleine ville. “C'est la loi des hors-la- loi !”, comme dirait un officier de police que nous avons rencontré juste après l'accident de Delly-Ibrahim qui a coûté la vie à douze passagers. C'est dire que toute la réglementation est bafouée par des chauffards qui “tuent” et prennent la fuite, sans état d'âme. Sur ce point justement, une moyenne de 7 délits de fuite est signalée quotidiennement, notamment sur les autoroutes Alger-Tipaza, Alger-Blida et Alger-Boumerdès, Tizi Ouzou et Bouira. “Ce sont des situations courantes que la justice condamne avec toute la rigueur requise. Car, si un chauffeur touche un citoyen et s'arrête, la faute est à “moitié pardonnée”. C'est ce qu'on appelle assistance à personne en danger. “Le contraire est juste !”, nous dira encore notre interlocuteur. Il est vrai que les services de sécurité ont renforcé le contrôle routier en ce mois de ramadhan. Mais cela n'a aucunement dissuadé les chauffards et autres fous du volant. Ainsi, toutes les bretelles d'accès aux autoroutes sont surveillées par la police, sans compter le rôle important que jouent les brigades mobiles dans la maîtrise du trafic routier dans la capitale. Un trafic des plus macabres caractérisé par des accidents mortels et l'encombrement des artères. Les choses se compliquent encore plus avec les travaux entamés dans plusieurs points de la capitale pour la construction de trémies et le revêtement des routes impraticables par endroits et qui sont, souvent, à l'origine d'accidents. F. B.