Le web a désormais droit à un chapitre spécifique dans le rapport annuel sur la liberté de la presse de Reporters sans frontières. L'organisation a en effet, depuis 2002, décidé de tenir le compte des «blogueurs, cyberdissidents et internautes emprisonnés dans le monde pour avoir exprimé sur le web leurs opinions». 108 cyberdissidents sont emprisonnés dans le monde. En 2009, 151 simples citoyens ont été arrêtés ou interpellés et 108 restent encore emprisonnés, victimes de la censure et de la «criminalisation de l'expression libre» sur internet. L'actualité en Iran le montre : internet est devenu un moyen d'expression, de contestation et de mobilisation capable de déranger les régimes autoritaires ou coupables de discriminations. RSF cite une longue liste d'exemples de blogueurs contestataires emprisonnés, dont l'Egyptien Karim Amer, le Chinois Wu Yilong, les Azerbaïdjanais Adnan Hadjizade et Emin Milli et le Marocain El Bachir Hazzan, dernier en date. Un blogueur iranien est même mort dans une prison de Téhéran en mars, alors qu'il avait été arrêté un mois plus tôt. Omidreza Mirsayafi tenait un blog sur la musique traditionnelle persane et la culture, mais avait eu l'audace de publier deux ou trois articles satiriques.