L'Iran a donné hier aux grandes puissances un «ultimatum» d'un mois pour accepter un échange d'uranium selon ses propres termes, faute de quoi il produira lui-même l'uranium nécessaire pour son réacteur de recherche de Téhéran, a rapporté la télévision publique. «La communauté internationale a juste un mois pour se décider» à accepter ou non les conditions de Téhéran, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, cité par la télévision. «Sinon, Téhéran enrichira l'uranium à un niveau supérieur», a-t-il poursuivi avant d'ajouter : «Ceci est un ultimatum.» L'enrichissement de l'uranium dont l'Iran dit avoir besoin pour le réacteur de recherche médicale de Téhéran est au centre d'un bras de fer avec les grandes puissances, qui redoutent que la République islamique ne veuille produire de l'uranium à des fins militaires, malgré ses démentis répétés. L'Iran a refusé un projet d'accord de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) prévoyant que Téhéran fasse enrichir à 20% par la Russie la plus grosse partie de son uranium faiblement enrichi pour obtenir en retour du combustible pour son réacteur de recherche de Téhéran. Cet accord devait permettre d'apaiser les inquiétudes de certaines capitales occidentales. Mardi, les autorités ont cependant déclaré que l'Iran était ouvert à un échange de son uranium faiblement enrichi à l'étranger mais ont demandé qu'un tel échange se fasse par étapes. Le refus iranien de sa proposition a entraîné une condamnation de Téhéran par l'AIEA et la menace de nouvelles sanctions internationales à l'ONU. L'Iran est visé par cinq résolutions du Conseil de sécurité, dont trois assorties de sanctions, pour son refus de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium.