Le décès de la femme médecin vaccinée au premier jour de la phase de la campagne nationale qui concerne les corps de Santé publique continue à faire couler beaucoup d'encre à Sétif. Et même si les rumeurs les plus folles continuent à faire le tour de la ville depuis le week-end, les informations officielles se font de plus en plus rares au niveau des responsables du secteur. Il s'agit en fait d'une femme vaccinée mercredi dernier et décédée le lendemain des suites d'un arrêt cardiaque. Et mêmes si les raisons du décès demeurent encore obscures, l'on apprend que le mari a demandé officiellement la pratique d'une autopsie afin de déterminer les causes de la mort. Selon un spécialiste en épidémiologie rencontré hier au niveau du centre de vaccination du CHU de Sétif, un lieu quasi déserté, le cas de décès de sa consœur ne peut être expliqué par l'acte de vaccination. «Les effets secondaires du vaccin apparaissent au bout de 30 minutes», explique-t-il, autrement dit, passé ce délai d'observation, la personne est libérée car jugée hors de danger. Il s'agit là d'explications scientifiques qui tentent de dissiper les craintes du personnel de la Santé, mais au niveau de la rue, c'est le sentiment de crainte qui prévaut. Un père de famille dira qu'il veillera à ce que ses enfants ne soient pas vaccinés. Mais en attendant le lancement de la phase qui concerne le milieu scolaire, ce sont les directeurs des établissements qui sont dans l'expectative. «Nous sommes réellement dans une mauvaise posture», témoignent-ils, car en fait, ils ont été sermonnés par les parents, avant la reprise des cours, afin d'éviter le vaccin à leurs enfants. Le sentiment général à Sétif est donc au rejet de la pratique de lutte contre la pandémie de grippe A/H1N1 décidée par le ministère de la Santé, une appréhension nourrie au préalable par l'information faisant état de la mort de toutes les souris vaccinées, que vient «confirmer» en fin de compte le décès de la femme médecin.