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«L'EN doit viser au moins les demi-finales»
Selmi Djillali (ancienne gloire du CRB et du football algérien) au Temps d'Algérie :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 05 - 01 - 2010

Selmi Djillali est un des acteurs qui ont marqué de leur empreinte indélébile l'histoire du football algérien durant les années 1960 et 1970. Celui qu'on surnommait le petit Brésilien en raison de sa technique raffinée et surtout ses dribbles hors du commun, reste une légende vivante du sport roi. A travers cet entretien, l'ex-gloire du grand CRB revient sur la première participation de l'équipe nationale en Coupe d'Afrique en 1968 en Ethiopie, tout en donnant son avis sur l'actuelle EN à la veille de son rendez-vous en Angola.
Que devient Selmi Djillali ?
Depuis que je me suis retiré de la présidence du CRB en 2000, je me suis lancé carrément dans la formation des jeunes talents en créant une école de football qui a pour nom Formfoot et qu'on encadre avec des techniciens, des éducateurs ainsi que d'anciens joueurs du CRB pour essayer de recréer un état d'esprit purement sportif dans notre football, en formant et en éduquant la nouvelle génération de footballeurs afin d'en faire les champions de demain.
Votre école existe depuis déjà cinq années. Commencez-vous à récolter les fruits
de votre labeur ?
Nous avons certes jeté les bases pour réaliser un grand projet dans la formation des futurs talents, malheureusement, on ne peut pas assurer une couverture financière à notre riche programme.
On n'a pas les moyens de suivre nos jeunes au-delà de la catégorie benjamins. Il faut que cela change à partir de l'année prochaine où on compte franchir un palier supérieur en allant directement à la compétition en minimes.
Y a-t-il déjà des talents qui commencent à émerger du lot ?
A 11 ans, un joueur reste déjà un gamin même si on décèle déjà chez lui des qualités certaines. Notre rôle est de lui inculquer d'abord des bases organisationnelles et structurelles. Là on est en train de parler formation et éducation. Si maintenant on veut aller directement à la qualité, c'est-à-dire l'élite, il faut d'abord mettre les moyens dignes d'une grande académie.
Car chez nous la pâte existe, le suivi aussi, il nous reste juste une prise en charge adéquate sur le plan financier afin qu'on puisse assurer l'éclosion de talents susceptibles d'entamer une grande carrière.
Parlons à présent d'un autre sujet qui n'est pas plus important mais qui fait l'actualité sportive du pays, à savoir l'équipe nationale. D'abord, comment avez-vous vécu la qualification des Verts à la CAN et surtout au Mondial 2010 ?
A l'instar de tous les Algériens, j'étais naturellement fier de cette qualification. Je suis fier surtout du fait que notre pays revienne sur le devant de la scène footballistique après une longue traversée du désert. Aujourd'hui, on figure à la 26e place au classement général, ce qui est déjà un acquis important pour nous. Cela dit, il faut maintenant qu'on confirme notre grand retour lors des tout prochains rendez-vous qui nous attendent, à commencer par la Coupe d'Afrique des nations.
Avant de parler de cette CAN qui débutera la semaine prochaine en Angola, parlez nous de la première participation de l'Algérie
à cette joute dont vous avez pris part...Oui, c'était en 1968 en Ethiopie. Il y a vraiment beaucoup de choses à dire sur cette CAN. Je me souviens qu'on l'avait abordée avec très peu de moyens. Contrairement à ce dont bénéficient aujourd'hui nos joueurs, nous, à l'époque, on ne disposait pas d'une préparation adéquate à la hauteur de nos ambitions.
Les conditions qui ont entouré nos rencontres n'avaient pas arrangé non plus nos affaires puisque nous avons joué en pleine période de Ramadhan, sous une chaleur suffocante. En plus, on était tombés dans le groupe de la mort avec des adversaires très costauds qui sont le pays organisateur, la Côte d'ivoire et l'Ouganda.
Est-ce une raison pour se faire éliminer au premier tour ?
Ecoutez, pour être franc, notre élimination prématurée durant ce tournoi obéit à des considérations extra-sportives. A l'époque, les gens de la fédération qui recevaient des ordres d'en haut s'immisçaient trop dans le choix du sélectionneur de l'époque, à savoir le Français Lucien Leduc.
Et cela nous a coûté une défaite fatale lors de notre premier match face à la Côte d'Ivoire sur le score de trois buts à zéro. Mais comme Leduc s'est rebiffé lors du deuxième match contre l'Ouganda en décidant enfin d'aligner la fameuse attaque mitrailleuse du CRB qui était la meilleure du pays, on avait mis quatre buts à l'Ouganda. Mais ce n'était pas suffisant pour passer au deuxième tour puisque nous avons perdu notre troisième rencontre face à l'Ethiopie dans un match un peu spécial.
Comment ça ?
Par exemple, mon expulsion prématurée du terrain a joué un mauvais tour à toute l'équipe. J'étais jeune et par manque d'expérience j'avais répondu à la provocation d'un adversaire qui a failli me crever l'œil. D'ailleurs, j'ai dû être emmené à l'hôpital pour recevoir les soins. On avait certes perdu ce jour-là trois buts à un, mais je peux vous dire qu'on avait fait bonne figure pour notre première participation à la CAN.

Pensez-vous que l'Algérie pouvait faire nettement mieux à l'époque en gagnant par exemple le trophée ?
Oui, je peux le dire. Car à l'époque on surclassait nettement nos adversaires sur le plan technique. Il y avait vraiment de superjoueurs au sein de cette sélection avec comme chef de file le grand Lalmas qui, d'ailleurs, a été désigné meilleur joueur de cette CAN, bien qu'il n'ait joué que le premier tour. Sur le papier, on était parmi les meilleurs. Malheureusement, comme je viens de vous le dire, on a été trahis par une mauvaise préparation.
C'était la première fois que l'Algérie participait à une CAN et ce n'est qu'une dizaine d'années après que les gens ont compris qu'une Coupe d'Afrique des nations nécessite toute une organisation et une logistique pour réussir des résultats probants.
Qu'est-ce qui vous a marqué le plus durant cette première expérience sur le plan continental ?
Le match qu'on avait joué contre l'Ouganda. J'avais réussi ce jour-là, à l'instar d'ailleurs de toute l'équipe, une prestation de tout premier ordre en m'impliquant directement dans les trois buts qu'avait inscrits Lalmas. Quand ces images remontent en surface, je me dis qu'on pouvait faire beaucoup de choses en Ethiopie. C'est vraiment dommage.
Et si on vous demande de faire une petite comparaison entre l'équipe nationale de votre époque et celle d'aujourd'hui…
Je ne sais pas s'il y a vraiment lieu de faire une comparaison entre deux générations lointaines. Mais par exemple, je peux vous assurer sans prétention aucune de ma part que sur le plan technique, on était largement supérieurs aux joueurs actuels de la sélection dans tous les postes y compris celui de gardien de but.
Sincèrement, que pensez-vous de l'actuelle EN ?
Je ne veux pas ouvrir un débat sur cette équipe nationale. Mais le fait qu'on a dû l'importer de l'étranger pose problème pour notre football local.
Je suis vraiment très choqué par le manque d'ambition de nos joueurs locaux qui ne font rien pour aller en équipe nationale alors qu'ils ont nettement les qualités pour rivaliser avec les actuels éléments de la sélection. Vous vous rendez compte, ils n'aspirent même pas à jouer une CAN qui reste quand même la meilleure opportunité pour taper dans l'œil des recruteurs des clubs étrangers qui, d'ailleurs, sont toujours présents en force dans ce genre de rendez-vous. Malheureusement, nos joueurs locaux ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, ce que je déplore beaucoup.
Les clubs ont-il une part de responsabilité ?
Moi, je veux parler juste des joueurs. L'environnement est ce qu'il est. Il ne peut pas empêcher un joueur d'avoir un plan de carrière ambitieux. Prenez juste l'exemple de Ziaya. Vous croyez que Saâdane l'a appelé en sélection pour ses beaux yeux ? C'est un joueur qui a mérité sa sélection en raison de ses impressionnantes prestations à Sétif. C'est pour vous dire que des Ziaya il y en partout en Algérie sauf qu'à la différence, lui il travaille, les autres pas.
Revenons à l'EN. Comment voyez-vous ses chances à la CAN ?
Tout dépendra de l'état d'esprit des joueurs. S'ils vont en Angola en conquérants, ils peuvent réussir leur tournoi. Ils ne doivent pas oublier qu'ils ont un statut à défendre, celui de mondialistes. Ils sont déjà attendus par tous. A eux maintenant de faire encore une fois leurs preuves dans une compétition aussi relevée et cela dès leur premier match face au Malawi.
L'Algérie sera certainement tenue par l'obligation du résultat. N'est-ce pas ?
Absolument. Si on n'accorde pas une grande importance à cette CAN, autant rester alors à la maison. L'Algérie doit prouver son grand retour sur la scène internationale et pour ça, il faut un minimum d'objectif à atteindre qui, pour moi, reste une place dans le dernier carré.
Saâdane vise le deuxième tour…
Je ne sais pas, lui connaît mieux que moi l'équipe. Mais selon mon point de vue, si l'Algérie veut prouver qu'elle a atteint aujourd'hui une dimension internationale, elle ne doit pas se contenter de moins qu'une place de demi-finaliste.
D'aucuns redoutent que nos joueurs abordent la CAN en ayant la tête au Mondial qui aura lieu cinq mois plus tard. Cela peut-il arriver vraiment ?
Ça serait très grave de sauter un objectif aussi important que la CAN. Un joueur doit avoir l'ambition d'ajouter un tel titre à son palmarès.
Ce n'est pas tous les ans qu'on gagne une CAN dont le niveau n'a rien à envier à la Coupe d'Europe des nations. J'étais très choqué d'entendre certains dire que la Coupe d'Afrique est venue très tôt pour nous en raison de l'accumulation des matches durant les dernières éliminatoires. A ce que je sache, on n'a disputé qu'un seul match de plus par rapport aux autres nations. Donc je ne vois pas pourquoi aujourd'hui on se plaint de la programmation, sachant que la date du 10 janvier a été arrêtée par la CAF depuis longtemps.

Et le Mondial dans tout ça ?
Je pense que c'est trop tôt d'en parler. Cela dit, il est clair que pour bien préparer la Coupe du monde, il faut réussir une bonne CAN.
Et si on parlait maintenant du CRB…
Pour le moment, je ne veux pas en parler, puisqu'il y a une équipe en place. Tout ce que je peux dire par contre, c'est qu'aujourd'hui je ne me reconnais plus dans ce CRB.
On vous laisse le soin de conclure cet entretien...
Je voudrais tout d'abord souhaiter bonne chance à notre équipe nationale à la CAN et au Mondial. J'aimerais aussi passer un message aux responsables du football algérien pour qu'ils reviennent à la réalité du football local. Une participation à une Coupe d'Afrique ou une Coupe du monde ça passe vite, mais que reste-t-il après ? Cette équipe est peut-être appelée à partir, a-t-on une relève chez nous ? C'est la question que l'on devrait tous se poser…


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