Les 7200 travailleurs du complexe sidérurgique ArcelorMittal de Annaba se sont mis hier en grève générale illimitée pour faire aboutir leurs revendications, dont la réhabilitation de la cokerie maintenue en chauffe à cause de la vétusté de ses installations et des risques techniques qu'elle présente sur la sécurité des travailleurs. Hier, tous les ateliers de l'usine étaient paralysés, même si un service minimum était assuré. L'adhésion des travailleurs au mouvement de grève décidé la veille était massive. Dans la matinée, les sidérurgistes ont tenu un rassemblement devant le siège de leur direction générale. Intervenant devant des milliers de manifestants, le secrétaire général du syndicat, Smaïn Kouadria, a exhorté ses camarades à la grande mobilisation pour faire aboutir les revendications soumises à la direction générale de l'usine. Dans leur plate-forme élaborée en assemblée générale, les travailleurs revendiquent notamment la réhabilitation de la cokerie et la relance du dossier investissement des unités relevant du process de production, l'implication des pouvoirs publics en vue du lancement du plan d'investissement 2010-2014 et ce, à travers toutes les formules d'aide et d'accompagnement, la reconduction des avantages accordés par l'Etat et contenus dans la convention d'investissement en cours de validité, la mise en place des mesures de protection de la production sidérurgique nationale, l'installation d'une commission mixte (DG-syndicat) pour l'élaboration d'un dossier sur les postes pénibles afin de faire bénéficier les travailleurs du complexe d'El Hadjar d'une réduction d'âge de départ à la retraite, la conclusion d'un accord collectif portant sur les organigrammes, la revalorisation des métiers-clés, l'instauration de nouveaux critères d'évaluation du personnel et de gestion des carrières etc. Dans une déclaration à l'APS, le directeur de la communication à ArcelorMittal, Mohamed Guedha, a indiqué que les responsables de l'usine ont «pris acte de la grève» et affirmé que la décision de fermeture de la cokerie «n'est pas encore prise d'une manière définitive». Deux autres expertises suivront celle déjà effectuée récemment en vue de «se fixer sur le sort de cet atelier», a ajouté ce responsable qui a précisé que la première expertise a évalué le coût de réhabilitation de la cokerie à 50 millions de dollars. Mise en service en 1978, la cokerie a été «maintenue en chauffe pour nous donner les moyens d'explorer toutes les solutions aux nombreux problèmes posés, en particulier ceux liés à l'environnement», a également indiqué la direction générale d'ArcelorMittal de Annaba dans un communiqué qui révèle que «le géant mondial du fer et de l'acier est en mesure de sécuriser l'approvisionnement de l'usine en coke». L'usine d'ArcelorMittal de Annaba emploie plus de 7000 salariés dont 300 travailleurs au sein de la cokerie pour une capacité théorique de production de deux millions de tonnes d'acier liquide par an.