«Rassembler les familles expulsées et organiser un sit-in n'est pas une option à écarter», a affirmé, lors d'une conférence hier le porte-parole du comité SOS Expulsions, Sellami Hakim, au siège de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, sis à Alger-Centre. L'objet de la conférence était la sensibilisation des pouvoirs publics et des citoyens sur le phénomène des familles expulsées, qui est en constante augmentation, et apporter un démenti catégorique aux propos tenus par le wali d'Alger sur l'inexistence de cas de familles expulsées. Parmi les animateurs de la conférence, figuraient un ex-journaliste de la Chaîne III, M. Mounir, et M. Zehouane, avocat. Ce dernier a estimé que «même si juridiquement l'expulsion, suite à une décision de justice, est légitime dans la loi, il n'en demeure pas moins que cette pratique est une catastrophe humaine». «Il est urgent d'apporter des solutions à ce phénomène, comme la réception des familles expulsées dans des centres d'accueil ou les loger, dans le pire des cas, dans des chalets», a-t-il proposé. «Quant à la justice, elle doit prendre en considération le facteur climat en ce qui concerne les expulsions s'opérant en hiver, où la température n'est pas clémente», a-t-il renchéri. En effet, selon des chefs de familles expulsées présents à la conférence, «l'hiver est rude, ce qui peut engendrer des maladies, sans oublier le manque d'hygiène». M. Zehouane a avancé le chiffre de «129 dossiers de familles expulsées parvenus au siège de la Laddh, avec exactement 89 cas pour la seule wilaya d'Alger. Parmi ces familles, on dénombre 330 enfants, scolarisés ou en bas-âge», tout en soulignant que «le phénomène doit faire l'objet d'une évaluation, puisqu'il s'accroît de jour en jour et ses conséquences sont négatives sur la société». Les pères de familles présents sur les lieux se demandent «quelle autorité est concernée par ce problème». Plusieurs d'entre eux ont affirmé «avoir écrit au wali d'Alger, aux chefs de daïras et aux P/APC de leur localité. Aucune réponse ne leur a été donnée, et ce, à plusieurs reprises». M. Mounir a indiqué que «l'article 84 du 6 mai 1988 oblige pourtant le wali à répondre aux courriers des citoyens. Mais malheureusement, tout le monde se rejette la balle et se déresponsabilise». Et d'ajouter : «L'Algérie est un pays souverain qui a ratifié tous les textes relatifs au droit du logement, sans qu'ils soient appliqués.»