, entamée le 4 janvier, les praticiens spécialistes de la santé publique se disent déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation auquel le ministre de la santé, de la Population et de la Réforme hospitalière répond par une «totale indifférence». La mobilisation est de plus en plus importante dans les établissements de santé publique. Le statut particulier des praticiens de la santé publique, spécialistes ou généralistes, est le cheval de bataille des syndicats représentant ces corps. «Le dernier statut élaboré sans concertation avec le partenaire social est une insulte et un signe de mépris pour les praticiens spécialistes de la santé publique», estiment les médecins protestataires rencontrés hier dans quelques établissements de santé publique de la capitale. Ils considèrent que ce texte ne reflète aucunement le statut des praticiens de la santé. «Les pouvoirs publics sont en train de nous décourager pour quitter le secteur public et aller ailleurs. C'est leur but en élaborant ce texte humiliant sans prendre en compte la situation socioprofessionnelle et ses retombées sur la santé des malades», déclare le Dr Soubaihi, spécialiste en réanimation au CHU Mustapha Pacha. Pour lui et ses collègues «le récent texte relatif au statut particulier des praticiens n'est que du remplissage», car, explique-t-il, «ce texte ne donne aucune spécificité sur les praticiens spécialistes. Au contraire, il contient des généralités relatives à la fonction publique, c'est-à-dire aux droits élémentaires tels que le transport, la restauration et le port d'une tenue lors de l'exercice de la fonction, alors que le volet indemnités est tout à fait ignoré». Un autre médecin avoue qu'«il faut savoir que le taux de mortalité chez les médecins est plus élevé par rapport aux autres corps vue leur exposition permanente aux risques d'infections et de maladies graves telles les hépatites, le sida et autres». Le docteur Soubaihi, ainsi que tous les praticiens spécialistes protestataires, ne comptent pas baisser les bras de sitôt, au contraire ils sont résolus à «continuer leur combat pour la réhabilitation pleine et entière des praticiens spécialistes et pour la préservation du système de santé publique garantissant des soins de qualité aux citoyens à travers tout le territoire national». Ils réclament, outre l'installation d'une commission mixte ministère de la santé-syndicat des praticiens spécialistes pour l'élaboration du régime indemnitaire, l'application des accords signés avec la tutelle en novembre 2002 et mars 2004 portant, notamment sur la mise en conformité de la prime d'intéressement avec les trois grades des praticiens spécialistes avec effet rétroactif. Autre revendication, celle relative à l'octroi annuel de logements et la régularisation de la situation des logements de fonction actuellement occupés par les praticiens spécialistes en application de la loi sur le désistement. Enfin, les blouses blanches appellent la tutelle à «assumer sa responsabilité car c'est la santé du citoyen qui est mise en cause en premier lieu par cette paralysie».