Comme un poussin qui quitte son œuf pour plonger son bec dans la terre qui l'a vu naître pour se nourrir, ce village s'est réveillé sur le chant du coq pour prendre son destin en main, sachant que nul ne peut lui apporter son grain au moulin. Tel est le tableau dessiné par des hommes et des femmes, il est vague certes, voire même arbitraire mais réel. Notre sujet est une ville qui se situe non loin de la capitale, un patelin qui se prend en charge en enclenchant sa deuxième vitesse de croisière afin d'accoster à bon port. Cette ville s'appelle Souidania. Cette ville agricole au relief montagneux qui niche au sommet de villages agricoles, cette campagne qui a fait sa mue en arrachant haut la main des projets qui lui ont permis un classement en tête des zones d'expansion. Souidania faisait partie de la wilaya de Tipaza jusqu'au dernier découpage administratif de 1997 où elle redevient ville algéroise. L'assaut qualitatif et quantitatif de cette petite contrée est intervenu lors du premier mandat du candidat indépendant, M. Djouadi, ce maire qualifié de père de la ville par les différents citoyens qu'on a eu à interroger. «C'est un homme humble qui est très respecté par tous. Il suit même les agents d'entretien de la commune durant leur travail de ramassage d'ordure.» Lors de notre visite, nous avons eu à prendre connaissance des différents projets qui embellissent la façade, mais aussi l'intérieur de cette ville qui n'arrête pas de demander plus à ses élus locaux. Un lycée fraîchement inauguré, doté de toutes les commodités, et d'une capacité de 1000 places pédagogiques. Ledit lycée a désengorgé l'établissement secondaire de Cheraga et celui d'Ouled Fayet. Ce joyau architectural est à sa deuxième année d'activité, et les classes d'examens ne seront disponibles que l'année prochaine. Pour le volet commercial, et afin de rentabiliser l'investissement de cette petite commune au budget jugé dérisoire, un marché couvert a été érigé. 20 locaux commerciaux et 30 comptoirs (tables) d'exposition garnissent ce lieu qui n'attend que le feu vert des autorités concernées, à savoir le ministère du Commerce, pour son ouverture. L'habitat a eu la part du lion à Souidania. Des projets AADL, des logements LSP, des promotions immobilières et l'OPGI sont les maîtres de ces œuvres qui jouissent d'un style propre à la région. Il s'agit notamment de bâtisses de quatre étages au plus, et comme c'est une région qui manque de soleil car cloîtrée entre les crêtes et les collines, les toits des maisons sont en verre. Les jeunes : source de développement Un mégaprojet nommé complexe sportif verra le jour incessamment. Il est pris en charge par une société égyptienne en 2008 qui, d'ailleurs, cumule déjà un énorme retard dans sa réalisation. Ce projet selon un élu de la mairie «a été arraché in extremis au profit de notre localité, car initialement le complexe devait être érigé à Cheraga, mais l'insistance de notre maire a fait que nous l'avons à Souidania et nous en sommes fiers». Ce complexe est bâti sur superficie d'environ 3 ha, il sera la «qibla» des sportifs de toute la périphérie ouest de la wilaya d'Alger. Ce centre est une école pour les jeunes et un complexe de regroupement pour les équipes et les différents athlètes. A ce titre, Morad, conseiller en sport, nous a indiqué qu'«il sera le lieu idéal pour les sportifs même de haut niveau vu son altitude et la qualité de l'air qu'il offre». En repiquant vers la ville, nous avons aperçu une «mini» gare routière ! Elle peut contenir au grand maximum trois minibus, sans plus. Le problème de transport dont a souffert le citoyen de Souidania est vécu comme une forme d'isolement. Selon notre interlocuteur, «l'année passée déjà on n'avait que 3 lignes qui desservaient vers Cheraga, mais aujourd'hui, Dieu merci, le maire a pu arracher 4 autres lignes qui ont permis aux populations de respirer». Et de renchérir : «Nous sommes mieux pris en charge maintenant, et il faut dire que la source de revenus des foyers à Souidania ne provient plus d'Alger ou de ses environs, car l'activité a pris des hauteurs en ville». Bientôt le 100% de commodités Nous ne pouvons parler de développement sans gaz, électricité et routes. A Souidania et à première vue, tout semble «bédouin», et là sans porter atteinte à ces gens authentiques qui restent les gardiens des valeurs. Mais la ville aspire tant bien que mal à devenir une ville avec des normes dites arbitrairement «civilisées». «Le gaz de ville atteindra bientôt les 100%, car excepté quelques nouveaux quartiers sinon le reste des habitations est raccordée», a avancé l'élu. Souidania a aussi sa part entière en énergie électrique qui couvre toute la ville, elle éclaire même les petits quartiers. Pour parvenir à la collectivité de Souidania, là encore on pourra clairement dire que «tous les chemins mènent à Souidania». Cinq entrées et sorties, via l'autoroute et les chemins départementaux qui permettent de s'y rendre et qui permettent une activité commerciale et autres. A la fin de notre virée à Souidania, tout donnait l'image d'une ville qui veut et fait tout pour une mutation, oui, mais de qualité.