Statuant dans le cadre de l'affaire des 11 lignes téléphoniques détournées au profit du réseau d'Al Qaïda en Algérie, le juge d'instruction de la 2e chambre près le tribunal de Annaba a placé sous contrôle judiciaire, hier, un deuxième responsable d'Algérie Télécom. Poursuivi dans cette affaire scandaleuse qui avait défrayé la chronique durant l'été 2005, cet ancien directeur de l'Unité opérationnelle des télécommunications (UOT) d'Algérie Télécom à Annaba, à la retraite depuis deux ans, a subi le même sort qu'un autre cadre de l'institution, également impliqué. Il s'agit d'un ancien directeur d'une agence Actel Annaba chargé de la sécurité régionale au niveau de la Direction territoriale des télécommunications (DTT) dans cette même wilaya et qui a, lui aussi, été placé sous contrôle judiciaire dimanche dernier à l'issue des premières auditions. Des auditions qui verront la comparution d'au moins une cinquantaine de personnes, entre cadres, techniciens et témoins. Des sources proches de l'instance judiciaire indiquent que plusieurs délits ont été retenus dans cette affaire, dont la dilapidation de deniers publics et le détournement des biens de l'Etat à des fins subversives. Rappelons que des investigations menées par les services de sécurité, en collaboration étroite avec Interpol, avaient permis de mettre à jour les activités des membres d'un réseau terroriste international appartenant à Al Qaïda et leur arrestation. Le nombre de lignes utilisées frauduleusement, douze au total, plus le montant des communications piratées et surtout la foule de personnes impliquées dans cette affaire a vite fait parler de scandale et on s'attend à de nouveaux rebondissements au fur et à mesure que les auditions se poursuivront au niveau du tribunal de Annaba. Une facturation détaillée d'une seule des lignes téléphoniques piratées fait état de 12 millions DA pour une période d'un mois alors que le préjudice financier global est évalué à plus de 5 milliards de centimes, apprend-on auprès de la direction d'Algérie Télécom.