«L'Algérie est d'abord africaine. C'est une revendication nationale et nous nous assignons l'obligation de porter en tant que pays le flambeau des aspirations de toute l'Afrique.» Ne souffrant point d'ambiguïté, cette déclaration du ministre des Affaires étrangères ne maque pas tout aussi de solennité. Mourad Medelci confirme ainsi on ne peut mieux clairement le choix basique de la diplomatie algérienne qui se tourne désormais vers l'Afrique au détriment d'autres regroupements régionaux propres à ce même continent. En d'autres termes, l'Algérie privilégie beaucoup ce rapport diplomatique tissé avec l'Union africaine (UA) que celui la liant aussi bien à l'Union du Maghreb arabe (UMA) et même avec la Ligue arabe. «La terre africaine est en train de se ressaisir. L'Afrique est un continent qui est de plus en plus écouté et respecté. Au plan international, c'est tout le monde qui se rend à l'évidence que le continent africain est une bouffée d'oxygène pour le futur», fera savoir le ministre des Affaires étrangères qui était l'invité de l'émission «Question de l'heure» diffusée au soir d'avant-hier sur Canal Algérie. L'Algérie, un pays qui se bat pour les causes justes D'entrée, et en évoquant le chapitre des relations entre l'Algérie et l'Afrique, Mourad Medelci ne cessera point d'encenser toute l'importance diplomatique que requiert le continent africain au plan de la diplomatie internationale. «C'est une force extrêmement importante. Actuellement, les voix de l'Afrique se rejoignent progressivement pour parler d'une seule voix», a-t-il dit. Même la tenue de la Coupe du monde en terre africaine inspire notre ministre des Affaires étrangères. «C'est la preuve indéniable que le regard des autres envers ce continent a beaucoup changé», atteste notre ministre des Affaires étrangères. De son intervention sur le plateau de Canal Algérie, nombreux sont les indices livrés par Medelci certifiant implacablement ce choix consommé par l'Algérie quant à replacer la diplomatie algérienne dans le cadre d'une dynamique continentale parrainée par l'Union africaine. Dans les détails, le ministre des Affaires étrangère a fait savoir que la résolution 19-04 adoptée tout récemment par l'Onu incriminant le paiement de rançons aux terroristes preneurs d'otages était à la base une proposition algérienne qui a été mûrie jusqu'à faire l'objet d'une décision onusienne, et ce, «grâce à l'apport de nos partenaires africains», a soutenu Medelci en substance. Il fera part aussi de la position consensuelle prise par les pays africains relative à la protection de l'environnement adoptée, rappelle Medelci, lors de la réunion d'Alger en 2008. Nos partenaires africains savent pertinemment quant à eux que face à l'Algérie, ils ont affaire, selon Medelci, «à un partenaire actif, qui se bagarre pour les causes justes, reconnu pour sa dimension de la recherche de la paix en permanence». «L'Algérie n'a pas le moindre problème avec aucun des pays africains», tonne encore le ministre des Affaires étrangères, tout en vantant les acquis jusque-là réalisés par le Nepad, ce processus de développement économique et social enclenché il y a dix ans en direction de l'Afrique. «20 ans, c'est rien !», soutient Medelci En évoquant les relations avec les pays du Maghreb tissées notamment dans le cadre de l'UMA, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a sous-tendu que cette institution est peut-être «jeune» pour faire face aux défis de l'heure qu'impose la scène internationale. «20 ans, c'est rien», dira le ministre algérien des Affaires étrangères qui défend au passage l'idée de la constitution d'une communauté économique maghrébine faisant actuellement son petit bonhomme de chemin. S'agissant toujours de l'UMA, l'invité de Canal Algérie a reconnu en filigrane que la question du Sahara occidental, qui relève d'un problème de décolonisation, freine pour ainsi dire l'évolution de l'UMA, notamment au plan politique. Pour ce qui est de la question du Sahel, le ministre des Affaires étrangères a insisté sur le fait que les problèmes socioéconomiques et même d'ordre sécuritaire que connaît la région doivent trouver leur résolution dans le cadre d'une action commune des gouvernements des pays du Sahel de concert avec la population de la région.