Le piratage fait la joie de milliers de téléspectateurs. Le flashage fait son grand retour. Depuis jeudi, des centaines de citoyens déferlent sur les magasins de décodage, munis de leur démo, pour recharger leur précieux boîtier numérique. Une chose est sûre, le piratage est roi en Algérie, au grand bonheur de milliers de citoyens qui, avec un pouvoir d'achat érodé, ne peuvent se procurer les cartes d'abonnement satellitaires. Ils ne peuvent également s'abonner annuellement aux différents bouquets. Après le sharing, qui est réservé à une certaine élite, le flashage fait son come-back. Il ne faut pas comprendre que le sharing est réservé aux riches. Loin de là. Il suffit d'avoir une connexion internet et avoir des connaissances assez suffisantes pour se mettre en contact avec un pirate de l'Hexagone. Mais voilà, comme tout le monde ne peut se permettre d'être en mode sharing, le flashage est actuellement disponible chez bon nombre de magasins de décodage et de vendeurs de démos. Vous avez 200 DA, c'est amplement suffisant pour recharger et regarder bien au chaud, et chez soi, un bon match de coupe africaine. Seuls les démos Star Sat et Cristor peuvent être flashés. Sur un forum internet, des férus du piratage numérique déclarent flasher de 50 à 150 DA. En ce moment, la Coupe d'Afrique qui se déroule en Angola a poussé des millions de fans à se débrouiller un moyen pour suivre la compétition, que ce soit au Maghreb ou en Afrique subsaharienne. Les supporters algériens de l'équipe nationale particulièrement sont ravis. Même si la nouvelle ne s'est pas propagée à grande vitesse, elle fait pourtant son chemin. Et c'est tant mieux. A calculer le coût des cartes Al Jazeera et Art, ainsi que du bouquet Bis, permettant de décrypter les chaînes françaises et consorts, le flashage ne peut être que le bienvenu. Effectivement, plusieurs clients prêts à flasher leurs démos l'affirment, comme ce jeune Koubéen. Pour ce dernier, nourrir la famille passe avant tout, mais investir 200 DA pour passer de bons moments à voir des films valables et des matches de haut niveau, cela n'est possible que grâce au flashage. Avis partagé par son camarade, un homme, la quarantaine, rencontré dans un magasin. C'est aussi l'avis d'un patron de café. En fait, et c'est la réalité, tout le monde accueille le retour du flashage avec enthousiasme. Ceci ne témoigne pas d'un certain esprit corsaire chez les Algériens. Mais plutôt d'une opportunité pour joindre l'utile à l'agréable. Il est juste de dire que les patrons de bouquets ou de chaînes numériques cryptées imposent leur diktat car ils ne font pas d'effort pour démocratiser leurs produits, expliquent plusieurs citoyens. Il aurait été préférable que les chargés de marketing des sociétés de télévision vendent les cartes d'abonnement en prenant en considération le pouvoir d'achat des Algériens. Les deux parties en sortiraient sûrement gagnantes.