L'appel à la grève de deux jours lancé par le Syndicat national des taxis et transporteurs (SNTT), affilié à l'UGTA, l'union nationale des conducteurs de taxis (Unact) et la Fédération nationale des artisans et conducteurs de taxis (FNACT) n'a pas été largement suivi dans la wilaya de Constantine. Hier, dès les premiers heures, des centaines de taxis circulaient, comme à l'accoutumée, à travers les grandes artères, les avenues et les cités des grandes villes de la wilaya, à savoir Constantine, El Khroub et Hamma Bouziane. Les dizaines d'espaces réservés aux chauffeurs de taxi, qui assurent la liaison entre le centre-ville et les quartiers de la ville des Ponts, dont l'arrêt des taxis de l'avenue Bouderbala Abderrahmane (ex-rue Petit) et de Belouizdad (ex-Saint Jean), précisément à proximité du marché couvert Bettou, ont connu l'activité et l'engouement habituels. La majorité des chauffeurs de taxi ont assuré les déplacements des habitants de la wilaya. Un taux de suivi de 2% Le taux de suivi de la grève est jugé insignifiant, selon les estimations de plusieurs représentants des syndicats concernés. «Le taux de suivi n'a pas dépassé le seuil de 2%, sachant que le nombre de taxis de la wilaya est de 5000», confirmera M. Bencherif, chef du bureau de wilaya de l'Unact. «L'appel au débrayage lancé par les syndicats des chauffeurs taxi n'a pas eu l'écho souhaité dans la troisième wilaya du pays», dira un chauffeur de taxi rencontré au centre-ville. Plusieurs chauffeurs de taxi nous ont confirmé que les représentants des syndicats concernés ne les ont pas informés au sujet de la grève limitée. «Je ne suis pas en grève. J'étais très étonné en apprenant à travers les ondes de la radio locale qu'une grève de deux jours a été décidée par trois syndicats qui représentent notre activité», affirmera Mohamed, chauffeur de taxi assurant la ligne centre-ville-zone urbaine Boussouf. Même constat au niveau de l'arrêt Bouderbala où tous les chauffeurs de taxi nous ont confirmé qu'ils n'étaient pas au courant de cette grève. Pour les chauffeurs de taxi qui ont répondu favorablement à l'appel à la grève, notamment ceux qui assurent la liaison entre la station Khemisti et la commune de Aïn S'mara, il n'est pas question de lâcher prise. «La grève est notre meilleur moyen de lutte. Nous nous sommes engagés dans ce mouvement de protestation pour revendiquer nos droits dont l'élaboration d'une loi qui protège les conducteurs de taxi, l'effacement des dettes et l'ouverture de nouvelles lignes à travers le territoire de la wilaya», expliquera un chauffeur de taxi gréviste.