Dipo Dina, membre influent de l'opposition nigériane et candidat du parti Action Congress(AC) pour le poste de gouverneur de l'Etat d'Ogun en 2007, a été abattu lundi dans l'Etat d'Ogun (sud-ouest) où les tensions augmentent avant les élections générales prévues l'année prochaine. Selon un responsable de la police, le chef Dipo Dina a été tué lundi soir à Ota par des tireurs inconnus qui ont pris son véhicule en embuscade. Le chef de l'opposition est décédé en raison de blessures, tandis que les deux personnes qui l'accompagnaient sont sorties indemnes, rapporte une agence espagnole. La raison de l'assassinat de Dipo Dina demeure inconnue, selon la police. «Nous enquêtons toujours sur les circonstances de sa mort. Nous allons certainement parvenir à en comprendre la raison», a-t-il ajouté. Le porte-parole de AC, Lai Mohammed, a déclaré que le meurtre reflète le climat d'insécurité grandissante régnant au Nigeria et un menace réelle pour la démocratie dans le pays, rapporte Africa News. Lors des élections générales de 2007, la victime, qui a perdu face au leader du Parti démocratique populaire (PDP), Gbenga Daniel, avait fait appel à la cour sur les résultats du scrutin, un appel rejeté par la justice. «Etant donné que les combats dans lesquels Dina a été impliqué au cours des deux dernières années, ce meurtre plongera les hommes politiques nigérians dans un sentiment d'insécurité, car si vous regardez les meurtres précédents, les assassinats ne se sont jamais arrêtés», a ajouté M. Mohammed. Ce meurtre est le dernier en date d'une série d'assassinats qui se sont produits ces dernières années dans le pays le plus peuplé d'Afrique : plusieurs hommes politiques de premier plan, y compris un ministre de la Justice et deux candidats au poste de gouverneur, ont été abattus par des tireurs inconnus. Les tensions sont vives au Nigeria qui se prépare pour les élections générales prévues en 2011. L'élection au poste de gouverneur de l'Etat d'Anambra (sud-est du pays), prévue le 6 février, est considérée comme un test avant les élections générales. Par ailleurs, des restrictions ont été imposées par l'armée nigériane aux mouvements de ses soldats en raison d'une «tension» qu'a connue le pays liée aux derniers affrontements intercommunautaires de Jos (centre) qui ont fait plus de 500 morts, a déclaré un responsable militaire. «Nous avons des informations selon lesquelles certaines personnes tentent d'infiltrer nos rangs. Nous voulons contrôler le mouvement des troupes pour les protéger contre ceux qui voudraient se servir d'eux et nous souhaitons protéger notre système politique», a déclaré à la presse un chef de l'armée de terre. Le Nigeria connaît actuellement une paralysie quasi totale de ses institutions en raison de l'absence du président Umaru Yar'Adua, hospitalisé depuis deux mois en Arabie saoudite.