Le malaise qui ronge la prestigieuse maison du syndicat Benhamouda depuis plusieurs mois déjà et le conflit opposant le secrétariat de wilaya à la centrale qui le considère comme illégitime depuis la tenue du 11e congrès national de l'UGTA continuent de défrayer la chronique constantinoise. Pour cela, le secrétariat de wilaya a décidé d'organiser un congrès au mois de mars. «La situation que vit le mouvement syndical à Constantine est grave, et nous pensons que seule la tenue du congrès de wilaya au mois de mars prochain, avec ou sans l'accord de la centrale syndicale, peut nous faire sortir de l'impasse actuelle» a déclaré M. Mehdi, secrétaire général de l'union de wilaya de l'UGTA. M. Mehdi a précisé que cette décision est intervenue après mûre réflexion et constitue une demande de la base ; d'ailleurs, «c'est une revendication des militants à la base en considération de la crise que nous vivons ; il est grand temps de donner la parole à l'urne, seule à même de nous départager avec nos adversaires» a-t-il ajouté. Lors d'une assemblée regroupant pas moins de 900 cadres syndicaux à la maison des syndicats de Constantine, il a été question de revoir le fil des événements et la genèse du conflit opposant l'union de wilaya à l'union locale «centre» et par ricochet la centrale syndicale. Il est à rappeler qu'à l'origine du conflit, la décision notifiée le 1er juillet dernier par la centrale syndicale concernant l'affaire de l'union locale centre de Constantine et la réhabilitation du secrétariat de l'union locale-centre destitué le 30 juin 2008. Ce dernier avait interpellé l'été dernier les plus hauts responsables de l'UGTA, à savoir Abdelmadjid Sidi Saïd, afin «de prendre part au conflit» et «faire appliquer la loi et les statuts du syndicat», en se basant sur un dossier lourd qui fait état d'un détournement de plus de 102 millions de centimes et dont l'affaire est entre les mains de la police du 15e arrondissement. De ce fait, la décision prise le 1er juillet à Alger intervient en conclusion d'un rapport présenté au secrétariat national par deux membres de la commission nationale, à savoir le secrétaire national chargé de la réglementation et des relations de travail et le secrétaire national chargé des affaires étrangères et de l'immigration, qui avaient rencontré les partis en conflit le 24 mai dernier. Ainsi cette instance exige du secrétariat de l'union de wilaya d'appliquer les décisions du secrétariat national et de faciliter la tâche au secrétariat de l'union locale pour poursuivre sa mission, lit-on encore sur le document dont nous détenons une copie. Chose que l'union de wilaya rejette en bloc, car selon M. Mehdi, le secrétaire général de l'union locale centre est accusé ainsi que le trésorier du détournement de 136 millions de centimes des caisses de l'union, de même qu'il n'existe pas de trace concernant les 20% des redevances des cartes d'adhésion, qui doivent être réparties à 10% pour l'union locale et 10% pour l'union de wilaya. De plus, «malgré ces faits, la centrale syndicale veut réhabiliter des fautifs, chose bien sûr que nous avons déjà refusée ; et de poursuivre : «Nous sommes contre ce parachutage, et nous nous interrogeons sur les tenants et aboutissants de ces violations des textes fondamentaux du syndicat de Aïssat Idir et de Benhamouda. Enfin, la tenue du congrès est selon les syndicalistes le seul moyen d'unir tout le monde et de revenir au dialogue à condition qu'il se fasse dans la transparence et sans exclusion.