Le programme Optimexport, destiné à renforcer les capacités exportatrices des PME algériennes, a été reconduit jusqu'en 2012, et ce, pour toucher le maximum d'entreprises intéressées par le placement de leurs produits à l'étranger. Marc Martinant, le directeur de ce programme piloté par le ministère du Commerce et l'Agence française du développement (AFD), a souligné que le projet Optimexport, qui devait s'achever initialement fin 2010, accuse un taux d'avancement très élevé. D'où, explique-t-il, sa reconduction pour deux années supplémentaires à l'effet d'inciter d'autres PME à s'inscrire dans la démarche. Le responsable du programme a souligné qu'à compter de 2011, Optimexport sera élargi à toutes les entreprises algériennes exportatrices ou potentiellement exportatrices dans les secteurs hors hydrocarbures, dont le nombre avoisine les 500 entités. Pour une meilleure conduite du programme, M. Martinant a souhaité que d'autres institutions et organismes s'impliquent, citant l'Agence nationale de la promotion du commerce extérieur (Algex) et la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (Caci). Selon lui, les deux organismes devraient prendre en charge ce programme financièrement afin d'en faire un outil d'appui pérenne pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures. Pour l'année en cours, le programme d'action prévoit, en plus de l'accompagnement des chefs d'entreprises retenues au titre du «Challenge Optimexport», au nombre de 44 PME dans les salons et foires en Europe et en Afrique, l'organisation de plusieurs séminaires animés par des experts internationaux. Il sera question surtout de débattre de thèmes liés aux méthodes d'étude et de prospection des marchés internationaux et l'introduction des technologies de l'information et de la communication dans le commerce extérieur. Une base de données négligée Concernant le programme 2009, M. Martinant a fait savoir que plus de 60 entreprises algériennes, publiques et privées, ont pris part à une dizaine de salons et de foires qui se sont déroulés notamment en Europe, dont l'Allemagne et la France en précisant que les opérateurs algériens ayant pris part à ces manifestations ont bénéficié d'une prise en charge par l'Etat des frais de leur participation dans le cadre du Fonds spécial de promotion des exportations (FSPE). M. Martinant a relevé cependant quelques carences liées à l'organisation interne des PME participant au programme, indiquant que la plupart d'entre elles n'utilisent pas la base de données mise à leur disposition afin de leur faciliter l'accès à l'information et le contact avec des clients potentiels. Cette base de données, mise en place par l'organisme assureur français Coface, dont l'accès est payant, contient, selon le responsable d'Optimex, les coordonnées de dizaines de millions d'entreprises de par le monde. Relevant que seules 7 entreprises parmi les 44 PME choisies ont utilisé cette prestation, M. Martinant a mis l'accent sur le double intérêt de cette base pour l'entreprise algérienne. Cette dernière, précise-t-il, peut avoir une notation à l'international, et rechercher la solvabilité des clients potentiels que l'opérateur algérien peut effectuer sur internet. M. Martinant a fait savoir également que les 44 PME ont souscrit une police d'assurance crédit à l'exportation auprès de la Caisse algérienne de garantie des crédits à l'exportation (Cagex) pour une période d'un an, prise en charge partiellement par Optimexport. Modifier la structure des exportations Le programme Optimex, a rappelé M. Martinant, consiste en l'accompagnement technique des PME exportatrices et la formation d'un grand nombre d'agents relevant des banques et de chambres de commerces en matière d'appui aux exportateurs. Lancé en 2008, il est financé à hauteur de 2,5 millions d'euros, (400 000 euros pris en charge par le ministère du Commerce, et 2,1 millions d'euros par l'Agence française du développement, AFD). Il vise, entre autres, à contribuer à la modification de la structure des exportations algériennes. Celle-ci est représentée à près de 98% par les exportations d'hydrocarbures, le reste, soit environ 2,4%, est constitué d'une gamme de produits agricoles et industriels que quelques PME essaient tant bien que mal de placer sur les marchés extérieurs. Pour rappel, les exportations algériennes hors-hydrocarbures ont représenté 2,4% des exportations globales en 2009, totalisant 1,05 milliard de dollars, en baisse de 46% par rapport à 2008, d'après les chiffres des Douanes.