Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) observera à partir du 16 février un mouvement de grève d'une semaine. La principale revendication porte sur l'application du régime indemnitaire. Le président de ce syndicat a averti hier, à partir d'Alger, que «si nos doléances ne sont pas prises en considération, le débrayage se poursuivra au risque d'une année blanche». «Malgré la feuille de route élaborée après nos trois semaines de protestation et la mise en place de la commission au niveau du ministère de l'Education chargée de l'étude du régime indemnitaire, il n'y a aucune avancée notable concernant notre plateforme de revendications», a affirmé M. Meziane Merabet, président du syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Pour lui, c'est le mépris affiché par la tutelle à l'égard des enseignants qui oblige ces derniers à réinvestir le terrain. «Nous entretenons des contacts permanents avec d'autres syndicats de l'éducation pour faire converger les revendications et unifier le mouvement de protestation. Il s'git du Cla et du Cnapest», a-t-il précisé. L'interlocuteur n'écarte pas la possibilité de revoir la date de la grève soit avant ou après le 16 février 2010 pour des besoins de réorganisation. Sur sa lancée, il a indiqué que «des représentations syndicales de différents corps de métiers pourraient faire partie du mouvement, à l'exemple de ceux du secteur de la santé». Selon M. Merabet, «rien n'a filtré sur les travaux de la commission qui a planché sur le régime indemnitaire ; celle-ci a pourtant regroupé le secrétaire général, les responsables financiers et du personnel du ministère de l'Education». Les animateurs du Snapest se disent en outre scandalisés par l'attitude des responsables du département de tutelle qui ont laissé entendre que «les primes données ne sont pas justifiées». Sur ce point, le président du Snapest rétorque en indiquant que «ce sont plutôt les salaires gonflés des députés, des ministres et des hauts cadres de l'Etat qui ne le sont pas». Et de s'interroger : «Pourquoi se focalisent-ils sur les salaires insignifiants des travailleurs de l'éducation ?» En définitive, pour Meziane Merabet, «le ministère de l'Education n'a pas la volonté d'appliquer le régime indemnitaire et espère par ce bras de fer gagner du temps». Le syndicaliste du Snapest donne l'impression de perdre tout espoir quant à l'application du régime indemnitaire. Il fera référence aux déclarations du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a affirmé qu'«il n'y aura pas d'augmentations salariales en dehors d'une croissance hors hydrocarbures». M. Merabet a exprimé son mécontentement en estimant que «ce ne sont pas les travailleurs algériens qui sont derrière la déconfiture de l'économie nationale». «Nous demandons l'abrogation ou l'amendement du décret n° 82» Autre point abordé, la gestion des œuvres sociales dans le secteur de l'éducation. Le Snapest demande l'abrogation, sinon l'amendement du décret présidentiel n° 82 du 11 septembre 1982, estimant que ce texte n'est plus d'actualité puisqu'il fait référence au parti unique. Pour ce syndicat, «ce décret n'est plus compatible, d'autant plus que les œuvres sociales sont gérées d'une manière catastrophique». Par ailleurs, Meziane Merabet souhaite la mise en place d'une commission pour élaborer le listing des maladies professionnelles et la prise en charge des enseignants malades. Enfin, le président du Snapest a déploré «l'attitude des associations de parents d'élèves». Selon lui, «au lieu de se joindre à notre mouvement pour améliorer les conditions d'enseignement de leurs enfants, on les invite à la télévision pour nous insulter et nous décrédibiliser».