Les responsables américains débarquent l'un après l'autre à Alger pour dissiper le malentendu né de l'inscription de l'Algérie sur une liste de pays dont les ressortissants sont soumis à des mesures spécifiques de contrôle. Moins d'un mois après la venue de Mme Janet Sanderson à Alger pour affirmer que la fameuse liste américaine est une «solution changeante», une deuxième femme responsable du département d'Etat US arrive à Alger pour remettre sur de bons rails les rapports diplomatiques entretenus entres les deux pays. Il s'agit de Mme Gina Abercrombie-Winstanley, coordinatrice des programmes au Bureau américain chargé de la lutte contre le terrorisme. «Les USA considèrent l'Algérie comme l'un de leurs meilleurs partenaires en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme», a affirmé jeudi dernier l'hôte de l'Algérie dans une déclaration reprise par l'APS. D'emblée, une telle déclaration nous rappelle celle prononcée en 2008 par l'ex-secrétaire d'Etat Condoleeza Rice qui a qualifié l'Algérie de championne de la sécurité internationale et régionale. Il est vrai que l'expérience algérienne dans le domaine de la lutte antiterroriste inspire non seulement les USA mais aussi beaucoup de pays européens. Mme Gina Abercrombie-Winstanley ne manquera pas d'ailleurs de le souligner en exergue en affirmant que son pays «tire profit de l'expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme». Pour ce qui est de la présence de l'Algérie sur la liste des pays dont les ressortissants sont soumis à un contrôle draconien, l'hôte de l'Algérie n'apportera rien de nouveau par rapport à ce qui a été déjà dit précédemment par Mme Sanderson, lors de la conférence de presse qu'elle a animée le 27 janvier dernier. Tout comme l'ex-ambassadrice US à Alger, Mme Gina Abercrombie- Winstanley fera savoir elle aussi que «les USA comprennent les appréhensions et les critiques suscitées par l'Algérie aussi bien par les autorités que par les citoyens». Elle insistera en disant que cette fameuse liste, qui, pour rappel, n'a pas été du goût des autorités algériennes, sera «sujette à des révisions», mettant en avant une promesse du président Obama en ce sens. Elle ne fournira pas, en revanche, de plus amples détails, ni sur l'échéance de cette révision ni sur les pays qui seront concernés par cette entreprise. Mme Gina Abercrombie-Winstanley a clairement indiqué qu'elle regrette que la menace terroriste ait dû imposer le recours à la mise en place d'un ensemble de mesures aux pays concernés, dont l'Algérie. Les USA adhèrent au principe de réciprocité La venue de Mme Gina Abercrombie-Winstanley en Algérie ne s'est pas, hélas, traduite par la suppression de l'Algérie de la liste américaine des pays vecteurs de la menace terroriste dans le monde. Une telle décision, tant voulue et réclamée solennellement par les autorités algériennes, n'interviendra pas, donc, de sitôt. C'est pourquoi les officiels algériens ont annoncé, par le biais de Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, que l'Algérie envisage d'appliquer la réciprocité aussi bien pour les ressortissants américains que français dans le cas où l'Algérie ne serait pas retirée de la fameuse liste noire. A ce sujet, la coordinatrice du bureau américain en charge de la lutte contre le terrorisme fera savoir que «l'Algérie est un pays souverain et nous comprenons son souci de protéger ses citoyens contre toute menace», soulignant que «ce ne sont pas ces mesures sécuritaires qui vont altérer l'excellence de la relation bilatérale, en témoignent les nombreuses visites de délégations américaines ces derniers jours en Algérie», a-t-elle conclu.