La colère qui couvait au sein de la famille estudiantine du campus d'Oued Aïssi, de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, a fini par éclater au grand jour. Hier matin, et à l'appel du comité de cité d'Oued Aïssi (CCOA), ils étaient entre 1200 à 1500 étudiants à marcher sur un tronçon de 7 km, du campus vers la cité administrative pour crier leur ras-le-bol d'une situation devenue invivable. Les marcheurs qui ont déployé plusieurs banderoles ont crié haut et fort leur souhait de voir l'université redorer son blason. «Gardez vos voyous», «Pour le respect des franchises universitaires», «Hogra : basta», «Pour une université digne» étaient les principaux slogans qu'on pouvait lire sur les banderoles confectionnées pour cette marche «marathon». Une fois devant la cité administrative, les marcheurs ont d'abord observé un sit-in avant de désigner une délégation qui devait être reçue par les représentants de l'administration. Dans une déclaration rendue publique à l'occasion de cette manifestation, les membres du comité n'ont pas manqué de parler du «marasme social et intellectuel» qui ronge cette institution, la «restriction des espaces de liberté», «le harcèlement judiciaire» et «la terreur et l'insécurité quotidiennes». C'est surtout ce dernier point qui fait l'unanimité au sein de la famille estudiantine. Selon les dires de quelques-uns, le campus et la cité d'Oued Aïssi sont livrés à eux-mêmes. Toujours selon les termes de cette déclaration, le constat est accablant : «Nos dirigeants et nos juges savent très bien se montrer sévères envers un étudiant, un journaliste et/ou un syndicaliste, mais ils se montrent discrets et cléments envers les agresseurs et les voyous.» Ceci dénote de l'esprit qui règne chez les étudiants de cette cité que les rédacteurs du document estiment être «abandonnée par la tutelle». «Sans prise en charge effective, les résidences d'Oued Aïssi sont devenues des bidonvilles où les délinquants et les voyous de tous bords rôdent en toute quiétude, ne se gênant point de menacer, voire d'agresser les étudiants», lit-on encore. C'est un véritable cri d'alarme que les étudiants viennent de lancer à l'endroit des dirigeants du secteur et des pouvoirs publics.