Les pharmaciens interpellent les pouvoirs publics, dont les ministres de la Santé et des Finances, pour prendre des mesures concrètes visant à développer l'industrie pharmaceutique en Algérie. Dans une déclaration rendue publique à l'issue de l'assemblée générale, les membres adhérents à l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop) ont fait un certain nombre de propositions qu'ils ont qualifiées d'«indispensables» pour réussir la politique de médicaments mise en place par les pouvoirs publics. Ainsi, les opérateurs ont proposé la libération de l'activité de conditionnement : «C'est une activité qui apporte une valeur ajoutée locale qu'il serait malvenu d'éliminer alors même que rien ne garantit que les produits concernés fassent encore l'objet d'une production sur le territoire national» a précisé l'Unop. Les pharmaciens ont sollicité les pouvoirs publics pour faciliter le processus d'importation de produits entrant dans le processus de fabrication locale de médicaments. Cette facilitation consiste en la «levée des contraintes liées aux autorisations préalables d'importation de produits chimiques sensibles entrant dans le fabrication de médicaments». L'Unop estime que la non-délivrance de ces autorisations est contraire à la volonté des pouvoirs publics visant à encourager la production nationale. Dans le même contexte, l'Unop a demandé l'exonération des producteurs nationaux de l'obligation de recourir au crédit documentaire pour la matière première. «C'est une charge financière supplémentaire importante compte tenu de la multiplicité des petites opérations d'importation qu'ils doivent réaliser», a précisé le communiqué. L'Unop demande aux pouvoirs publics d'octroyer le bénéfice du «circuit vert» aux producteurs nationaux pour le dédouanement des entrants dans la fabrication. Les pharmaciens demandent que le traitement des demandes d'enregistrement des produits à la fabrication se fasse de façon plus rapide. Crédoc : grande contrainte Ceci s'ajoute à la nécessité d'alléger certaines procédures notamment celles liées à la simultanéité de l'enregistrement et du remboursement. Concernant ces deux mesures, les pharmaciens ont alerté sur les conséquences lourdes des retards accusés. Ils ont soulevé que le délai de remboursement des nouveaux produits varie entre 12 et 24 mois. En raison des retards accusés dans les enregistrements, ces médicaments n'arrivent sur le marché que quelques mois avant leur péremption. Pour assurer une meilleure fluidité, l'Unop a interpellé les autorités concernées afin de renforcer le personnel et le matériel se trouvant dans les services assurant les opérations d'enregistrement. Sur un autre chapitre, l'union des opérateurs pharmaceutiques a demandé aux pouvoirs publics l'amendement des textes réglementaires régissant le secteur. Cette révision va contribuer «à la définition de la responsabilité des pharmaciens et des distributeurs de médicaments et à mieux cerner l'intervention de chaque intervenant», a encore précisé le communiqué rendu public par l'Unop. Ils demandent également de mettre fin au comportement de ségrégation entre opérateurs privés et publics, qui sont tous les deux régis par les mêmes lois et contribuent à promouvoir la production nationale. Pour ce qui concerne le marché local, l'Unop souhaite voir le déploiement «des corps d'inspection qui veillent au respect des normes de qualité dans la fabrication pharmaceutique». Une démarche qui, souligne l'Unop, contribuera à valoriser les efforts fournis par les producteurs nationaux et à sécuriser le consommateur quant à la fiabilité des médicaments produits localement», a souligné le communiqué. Les pharmaciens ont insisté, enfin, sur l'importance de publier tous les détails et les informations fiables relatifs à l'enregistrement, l'importation et la fabrication pharmaceutique.