Les services du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme ont décidé de réagir aux doléances des souscripteurs aux programmes de l'Agence nationale de l'amélioration et de développement du logement (AADL) inscrits depuis août 2001. Le ministère a demandé aux délégués des postulants de récupérer les dossiers constitués des copies légalisées du récépissé de dépôt du dossier d'inscription, du récépissé du dépôt de l'engagement signé auprès des services de l'APC et la décision favorable d'éligibilité au programme d'habitat dit de location-vente. L'opération de récolte des dossiers a été confiée par le chef de cabinet du ministre de l'Habitat aux délégués des protestataires. Lundi, au siège de la direction générale de l'AADL, sise dans la localité de Saïd Hamdine, commune de Bir Mourad Raïs, des centaines de personnes étaient amassées devant le grand portail d'entrée venus remettre leurs dossiers aux délégués. «Nous restons ici jusqu'à la fin de la journée pour permettre aux souscripteurs de déposer leurs dossiers, surtout ceux qui habitent loin et qui n'ont pas les moyens de venir dans la matinée. Nous avons suivi les instructions du ministère de l'Habitat qui a promis de prendre en charge nos demandes. Le chef de cabinet nous a reçus. Il a demandé à ce qu'on lui ramène les dossiers des souscripteurs pour pouvoir agir», nous a indiqué le délégué Sadek Belle, rencontré sur les lieux. Pour les représentants des postulants aux logements AADL, il y a de l'espoir. «Le chef de cabinet nous a informés que les pouvoirs publics tiennent à respecter les engagements signés avec les citoyens, où il était question d'attribution de logements F3 et F4 à des prix fixés respectivement à 1,4 million de dinars et à 1,7 million de dinars», a soutenu, de son côté, un autre représentant. Pour rappel, l'Etat avait chargé, en août 2001, l'AADL de réaliser 55 000 unités au niveau national. L'AADL avait sollicité la Cnep Banque pour contribution. Seulement, au niveau de la wilaya d'Alger, les demandes de logements exprimées par des personnes sélectionnées éligibles dépassaient les 200 000, chiffre qui a été communiquée par la direction générale de la Cnep Banque. La banque publique s'est quasiment désistée à participer à cette opération de location-vente au niveau de la capitale au vu du nombre de personnes n'ayant pas un toit et des difficultés d'accès au foncier. Et depuis, les souscripteurs attendent d'être un jour logés par les pouvoirs publics. Le logement, un droit Toujours patients et déterminés à «revendiquer leur droit au logement», les représentants des souscripteurs affirmaient que l'AADL a bénéficié d'une assiette foncière dans la région de Rouiba pouvant servir à la construction d'une cité de 2000 logements. «Certes, 2000 logements, c'est infime par rapport à la demande exprimée, mais il faudrait bien lancer ce programme», avoue Ait Belkacem, comptable, qui fait partie des premiers dépositaires à Alger. Afin de garantir une transparence dans l'attribution des logements, une commission sera créée dans laquelle siégeront toutes les parties, y compris les représentants des corps constitués, nous indique-t-on. Selon les dires des représentants, l'AADL n'a pas encore tranché le type de logements à réaliser. Le ministère de l'Habitat a décidé de supprimer les anciennes formules, à savoir le logement social participatif, la location-vente et le logement social, en optant pour une seule et unique formule nationale qui est le logement promotionnel aidé. Les délégués des souscripteurs devront rencontrer aujourd'hui les responsables du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme pour trancher cette affaire. Cependant, l'optimisme affiché par les délégués n'est pas partagé par certains souscripteurs qui s'interrogent sur les intentions des pouvoirs publics. «Ils auraient dû charger les services de l'AADL de prendre en charge les dossiers, d'autant plus que nous avons déjà actualisé toutes les pièces déposées au niveau de la direction régionale d'Alger, se trouvant à Aïn Naâdja. Ce n'est pas sérieux de demander à des délégués de faire ce travail dans la rue. J'ai peur que certains responsables du ministère de l'Habitat tentent de gagner du temps et de calmer les esprits des protestataires», a tenu à nous dire une enseignante habitant avec ses trois enfants dans un bidonville à Alger. A ce sujet, le directeur général de l'AADL, s'exprimant à la presse, a invité les postulants à déléguer deux représentants afin de prendre en charge leurs doléances, avouant que son agence est prête à négocier auprès des pouvoirs publics pour disposer des autorisations nécessaires au lancement de projets d'habitations.