Quelque 80 familles de la cité des 150 logements, dans la commune de Draria, ne sont pas encore raccordées au réseau public de distribution du gaz de ville. Sonelgaz leur réclame de payer 40 000 DA par foyer afin de pouvoir engager les travaux. Les familles refusent de payer, considérant «irraisonnable» cette somme. Comme presque la moitié des ménages de la capitale, les 80 familles de ce quartier continuent de s'alimenter en gaz butane en attendant que les discussions engagées depuis des mois entre l'exécutif de la wilaya et Sonelgaz aboutissent. Le raccordement au réseau public de distribution du gaz de ville constitue la principale préoccupation des résidents du quartier des 150 logements, sis dans la commune de Draria. Ils sont plus de 80 foyers à souffrir, en ce temps de froid, de l'absence de cet élément vital pour une vie ordinaire. Ces familles ont même manifesté leur impatience de voir le problème définitivement réglé. «Notre calvaire dure depuis plus de cinq ans», affirme Mohamed, chef de famille habitant le quartier. «Nous somme plusieurs familles à souffrir de l'absence du gaz de ville et à recourir aux bouteilles de gaz butane», précise-t-il. La famille de Mohamed ainsi que toutes les autres familles sont tenues de débourser des frais supplémentaires afin d'acquérir la fameuse bouteille de gaz. Mais les dures conditions climatiques de ces derniers jours, marquant une période hivernale rude, n'ont pas laissé place à la patiente de ces familles qui se contentent pour le moment d'exprimer leurs doléances. Pour eux, le plus difficile à supporter, c'est cette attente sans lendemain. «On attend mais jusqu'à quand», se plaint à juste titre l'un des habitants qui a pratiquement perdu tout espoir de voir améliorer ses conditions de vie. Les résidents de ce quartier ont interpellé, à maintes reprises, les autorités concernées ainsi que leur APC, mais en vain. «Cela fait plus de cinq ans que nous réclamons à l'APC de régler ce problème», déplore Saïd qui habite les 150 logements depuis environ quatre ans. La réponse favorable se fait toujours attendre, selon notre interlocuteur. Pourtant, les résidents s'en tiennent toujours à une position de principe. «Le raccordement au gaz naturel est un droit que nous revendiquons hautement et ouvertement», explique en effet Hakim, un autre résident, qui s'interroge également sur cette politique de deux poids, deux mesures qui auraient mis les occupants des 150 logements en position défavorable. «Pourquoi les résidences situées juste à côté de nous ont bénéficié d'un raccordement au réseau public de gaz de ville ?», s'interroge Hakim. La réponse est simple : les autres résidents ont versé à Sonelgaz les sommes qu'elle a exigées préalablement à la réalisation du raccordement. Qu'en est-il des 80 familles des 150 logements ? Les habitants du quartier sollicitant l'intervention des services de Sonelgaz ont été en effet surpris par la demande de cette dernière, en leur exigeant de payer une somme estimée à plus de 40 000 dinars par personne afin d'assurer le raccordement de leurs foyers. Ce qui a été déploré par les 80 familles concernées par ce problème d'absence de gaz dans leurs maisons. Elles ont déploré la demande de Sonelgaz parce qu'elles ont estimé que le montant de la somme exigée n'est vraiment pas raisonnable. «On ne peut pas payer une telle somme», reconnaît Hakim. Selon lui, l'absence de cette commodité des plus élémentaires soulève plusieurs questionnements : comment un quartier périphérique de la ville est à ce jour sans gaz naturel et comment des logements de type LSP (logements sociaux participatifs) qui s'appuient sur l'aide financière de l'Etat n'ont pas encore été raccordés au réseau public de distribution. Hakim, à l'instar des autres habitants, espère un règlement rapide et définitif de ce problème qui se fait de plus en plus pesant sur le moral des résidents. La cité des 150 logements fait partie de ces ensembles immobiliers qui ont été inaugurés au début des années 2000 sans qu'ils soient raccordés aux différents réseaux publics, notamment le gaz, l'assainissement et l'électricité. A ce jour, le taux de couverture des communes de la capitale s'agissant de l'alimentation en gaz naturel est de 57%. Autrement dit, près de la moitié des ménages continuent de s'alimenter en gaz butane. Pour rappel, l'Assemblée populaire de wilaya (APW) a voté une importante enveloppe afin d'alimenter des foyers. L'exécutif de wilaya reconnaît qu'il existe un problème dans l'inauguration des cités avant même qu'elles disposent de ces commodités (gaz et électricité). Aussi, il s'est engagé à ne livrer aucun nouvel ensemble immobilier avant la réalisation de tous les raccordements nécessaires à une vie ordinaire. Actuellement, la wilaya continue de discuter avec le groupe Sonelgaz afin de résorber le déficit en la matière.