Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a répondu hier à la menace de sanction que brandissent les Occidentaux contre son pays par une autre menace. En effet, le chef d'Etat iranien a affirmé, lors d'une conférence de presse, que la réponse de Téhéran aux grandes puissances, en cas de nouvelles sanctions sur son programme nucléaire, sera telle qu'elles le regretteront. Alors que le président russe Dmitri Medvedev n'exclut pas de nouvelles sanctions contre l'Iran «si ce pays refusait de se montrer plus coopératif avec la communauté internationale au sujet de son programme nucléaire», le président iranien a réagi en haussant le ton. «Si quiconque cherche à créer des problèmes à l'Iran, notre réponse ne sera pas comme (celles) par le passé. Cette réponse comportera quelque chose qui leur fera regretter» l'adoption de sanctions, a indiqué M. Ahmadinejad, en déclarant que l'Iran demeure prêt à un échange d'uranium avec les grandes puissances, ajoutant que ce dossier n'était «pas clos». Selon la porte-parole du président russe, Mme Natalia Timakova, la communauté internationale doit être convaincue que le programme nucléaire iranien est à caractère civil. «Pour cela, l'Iran doit se montrer plus coopératif avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et d'autres pays. S'il ne remplit pas ces obligations, personne ne peut exclure de (nouvelles) sanctions», a-t-elle déclaré à la presse. Mme Timakova, qui a rappelé que cette position avait été exprimée par le chef du Kremlin en septembre 2009 à Pittsburgh, aux Etats-Unis, dans une déclaration spéciale consacrée à l'Iran, a indiqué que Medvedev a réitéré lundi la position de Moscou lors de sa rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Le Premier ministre israélien a entamé lundi une visite à Moscou consacrée notamment au dossier nucléaire iranien et à la question de la fourniture à ce pays ainsi qu'à la Syrie de missiles de défense antiaérienne S-300 qu'Israël voit d'un mauvais oeil. Netanyahu avait demandé lundi au président Medvedev l'accord de la Russie pour des sanctions très dures contre Téhéran.