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«Les nouveaux salaires des travailleurs ont coûté 106 milliards DA au Trésor public» Selon Ahmed Tessa, conseiller du ministre de l'Education nationale :
«La revalorisation des salaires des travailleurs de l'éducation nationale a nécessité un budget de 106 milliards DA au Trésor public.» C'est la déclaration faite hier par Ahmed Tessa, conseiller du ministre de l'Education nationale, lors de son intervention sur les ondes de la radio nationale. Le secteur de l'éducation s'est ainsi taillé la part du lion, 74% de l'enveloppe globale allouée à tous les secteurs publics, soit 194 milliards DA. Cet important budget s'explique, selon l'invité de la Chaîne III, par le nombre de fonctionnaires que regroupe le secteur, à savoir 500 000 personnes réparties sur 42 corps. Il a ajouté que «ces augmentations ne sont pas le fruit du hasard», mais qu'elles sont inscrites dans la loi de janvier 2008 qui stipule dans son article 80 que l'Etat algérien doit dégager les ressources nécessaires» pour permettre aux personnels de l'éducation nationale de mener une vie décente et de travailler dans de meilleures conditions socioprofessionnelles, ajoutant que «la loi reconnaît le droit à ces augmentations, dont la légitimité des revendications est tout à fait consacrée». Il a tenu à rappeler, dans ce sens, que le nouveau statut général de la fonction publique et le statut particulier du personnel de l'éducation nationale ont été promulgués en janvier 2008. Donc les indemnités rendues publiques avant-hier par le département de l'éducation nationale étaient déjà inscrites. Le conseiller du ministre a, à cette occasion, insisté sur l'importance de ces augmentations salariales opérées au profit des corps spécifiques du secteur de l'éducation nationale estimées à 30%. Ces revalorisations indemnitaires, qui seront versées à partir du mois de mars et avec un effet rétroactif en date du premier janvier, vont en effet de 29% à près de 32%, en fonction des différents grades de ces corps. A cet effet, tous les établissements scolaires ont été destinataires d'une circulaire afin de temporiser et pouvoir intégrer le nouveau salaire, plus le rappel de janvier et février 2010, qui sera versé avec le nouveau salaire, en mars. Le rappel pour les 12 mois de 2008 se fera, selon lui, au mois de mai, alors que les rappels de l'année 2009 seront versés entre le mois de mai et la fin de l'année budgétaire ; c'est-à-dire avant la fin de l'année 2010. Ahmed Tessa a indiqué que les indemnisations ont été étalées sur l'année 2010, afin de ne pas alimenter l'inflation et permettre au personnel de l'intendance de travailler dans de meilleures conditions, loin des pressions. Il précise, par ailleurs, que les agents de sécurité sont également concernés par les nouvelles mesures d'augmentations. «Il y a 42 corps et tout le monde est concerné par la revalorisation indemnitaire.» Les corps communs sont aussi pris en charge à part. Ils verront leurs augmentations incessamment, soit suite à la signature du décret en question. Le retard accusé dans l'application de ces augmentations inscrites dès le 1er janvier 2008 et qui aurait pu éviter les frais de la grève enclenchée par les différents syndicats autonomes, est amputé à «la gestion des deniers de l'Etat, qui répond à des paramètres que j'ignore». Le plus important, selon le conseiller du ministre, «c'est le nouvel acquis à effet rétroactif ; c'est-à-dire pas de perte d'argent». Concernant le retard scolaire induit par les grèves cycliques, M. Tessa rassure : «Il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Nos enseignants sont à la hauteur et conscients de cette responsabilité. D'ailleurs, le retard a été rattrapé dans certains établissements.» Les avantages apportés par le nouveau statut particulier «Ce statut apporte une nouvelle vision basée sur la qualification professionnelle et le niveau académique, alors que l'ancien était fondé sur l'ancienneté», a expliqué M. Tessa. Dans ce contexte, le niveau de la licence universitaire a été imposé et il y a 214 000 enseignants du primaire et du moyen concernés par un vaste plan de formation pour accéder à ces exigences. Quelques réticences ont été enregistrées en 2005, dira-t-il, mais actuellement «il y a un engouement extraordinaire pour cette formation au niveau des deux paliers de l'éducation nationale concernés, et ce, pour la bonne et simple raison qu'ils vont améliorer leur niveau de qualification et surtout recevoir des bonifications liées à leurs promotions telles que dictées par le nouveau statut». Les autres revendications en cours d'étude en commission mixte Le même intervenant affirme que les deux dossiers concernant la médecine du travail et les œuvres sociales sont en cours d'étude en commission mixte, suivant le même processus que celui du régime indemnitaire. Ce dernier a, selon lui, été étudié d'abord en commission mixte. «Un dossier consensuel entre le ministre de l'Education nationale et les sept syndicats agréés a été remis dans les délais à la commission ad hoc, qui a rendu ses conclusions. Suite à quoi le chef du gouvernement a arbitré, en décidant ces augmentations.» C'est la même démarche qui va, selon lui, être entreprise pour les autres revendications. «Les syndicats, au nombre de sept, exposent leurs propositions. Le ministère essaye de fédérer pour arriver au but.» Et de continuer dans le même sens : «Les discussions continuent. Pas plus tard que ce matin, une commission mixte (ministère-syndicat) s'est penchée sur le dossier relatif à la médecine du travail», ajoutant : «Il faut savoir que ce sont des dossiers éminemment importants qui ont un impact sur la vie du personnel de l'éducation et relèvent de l'intervention décisive d'autres secteurs, à savoir le ministère de la Santé et celui du Travail.» Toutes les indemnités ont été retenues Toutes les indemnités spécifiques ont été augmentées, selon M. Tessa. «Il y a une dynamique enclenchée grâce au statut particulier qui reste perfectible. Il apporte une dimension nouvelle. Le mouvement ira crescendo en ce qui concerne les bonifications des augmentations, en fonction des capacités financières du pays et du rendement global du personnel de l'éducation.» Les conditions de départ à la retraite n'ont cependant pas connu de changements. «Les fonctionnaires peuvent toujours déposer leur dossier pour le départ anticipé», rappelle l'invité de la radio nationale, qui estime qu'avec «ces augmentations et celles qui vont venir prochainement, le départ à la retraite ne sera pas une bonne solution pour les travailleurs de l'éducation».