Les partis politiques étaient unanimes dans leurs réactions par rapport à la visite éclair du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, à Alger dimanche dernier. «L'Elysée tente rectifier le tir et d'apaiser la situation après les dernières déclarations intempestives du chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner». c'est ce que pense la classe politique de cette visite inattendue qui n'a pas révélé tous ses secrets. «Nos rapports avec l'Algérie ont été à ce point sentimentaux, violents et affectifs que tout est très difficile et douloureux. La génération de l'indépendance algérienne est encore au pouvoir. Après elle, ce sera peut-être plus simple», avait déclaré dimanche dernier Bernard Kouchner dans Le Journal du Dimanche en répondant sur les relations franco-algériennes. Pour le Mouvement pour la société et pour la paix (MSP), «la visite de l'émissaire de Sarkozy à Alger intervient suite aux dernières déclarations du ministre des affaires étrangères français qui n'en est pas à sa première gaffe. La visite de la délégation de l'Elysée s'inscrit dans une logique d'apaisement. Les deux pays traversent une période difficile dont l'origine est liée à trois facteurs essentiels, à savoir les déclarations de Kouchner, l'inscription de l'Algérie dans la liste noire des pays à risque et le refus de la France de reconnaître ses crimes coloniaux et de présenter des excuses officielles à l'Algérie. Cette situation n'est pas dans l'intérêt de la France et c'est pour cela que Sarkozy a dépêché ses émissaires à Alger. C'est ce que nous a déclaré hier le chargé de communication du parti, Mohamed Djemaa. Quant au FLN, l'initiateur du projet de loi criminalisant le colonialisme estime, à travers son porte-parole Saïd Bouhadja, «le flou et les sous-entendus entourant les relations de l'Algérie avec la France. La visite inattendue du secrétaire général de l'Elysée à Alger accompagné du conseiller diplomatique du président français et du conseiller technique à la cellule diplomatique de la présidence de la République chargé de l'Afrique du Nord, du Proche et Moyen-Orient n'intervient que pour apaiser la situation après les déclarations de Kouchner qui ont ajouté de l'huile sur le feu». Le président du Front national algérien (FNA) Moussa Touati a, pour sa part, considéré que «cette visite entre dans le cadre de prise de contacts entre les deux pays et pour que l'Elysée s'explique sur les dernières déclarations du ministre des affaires étrangères qui ont touché à la dignité de tous les algériens». Claude Guéant a été reçu par le premier ministre, Ahmed Ouyahia, accompagné du ministre des affaires étrangères, Mourad Medelci. Aucune information n'a filtré sur l'audience accordée par Ouyahia à la délégation française. Par ailleurs, Le Monde considère que «le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, et le conseiller diplomatique, Jean-David Levitte, n'ont pas eu la tâche aisée», a rapporté hier le journal, précisant qu'«ils se sont appliqués à dénouer une série de contentieux pour sortir, selon un diplomate français, de cette période d'aigreur. Dans l'immédiat, ces échanges n'ont pas abouti à des mesures concrètes, hormis des pistes de travail».