De nombreux Skikdis, cinéphiles, simples profanes, ou nostalgiques des années d'or du cinéma en Algérie, rencontrés en marge des journées du cinéma national, se sont dit «ravis» de découvrir ou de retrouver cette ambiance particulière des salles obscures. Au sortir de la projection de Moissons d'acier, de Ghaouti Benddedouche, au nouveau palais de la culture et des arts de Skikda, Ali, 55 ans, cadre dans une entreprise privée, semblait particulièrement ému. «Ce n'est pas tant le film de Bendeddouche, superbe au demeurant, qui me fait tout drôle, c'est plutôt cette délicieuse sensation de bien-être qui me prend au moment de l'extinction des lumières de la salle, se confondant avec le cliquetis de l'appareil de projection et les premières images sur l'écran», dit-il. *Cette sensation lui rappelle «l'époque où les week-ends étaient souvent mis à profit pour une séance de ciné, en famille ou entre amis». Une époque, ajoute Ali, où «la télévision n'avait pas le monopole des divertissements nocturnes, comme aujourd'hui». Grâce à la Semaine du film algérien, les trépidations de la vie nocturne se font à nouveau progressivement sentir dans les rues de l'antique Rusicada qui redouble d'animation à mesure que se déroule ce petit festival dédié au 7e art algérien. Par quelque effet d'entraînement, les citoyens qui, au début de cette manifestation, ne se dirigeaient guère vers le nouveau palais de la culture, y affluent, ces derniers jours, en grand nombre, ce qui semble redonner la voix au chapitre cinéma, à Skikda. Mohamed Boutabane, directeur du palais de la culture et des arts, affirme qu'il a suffi d'un film algérien de grande qualité, dont le succès à fait le tour de la ville, pour que le public habitué des salles de cinéma de la ville, fermées depuis plusieurs années, comme l'Eden, l'Empire, le Rivoli, le Lido ou le Rialto, revienne au cinéma. «Une autre facette de la magie du 7e art», estime ce responsable. Visiblement encouragé par l'enthousiasme des Skikdis, M. Boutabane assure que le palais de la culture «projettera désormais deux films par semaine, histoire d'entretenir la flamme».