Les dizaines de millions de pétards exposés sur les étals, bien souvent sous le regard permissif des services de sécurité, prouvent indéniablement l'influence des trafiquants. Les chiffres relatifs aux saisies opérées et révélées à l'opinion publique sont insignifiants devant les quantités utilisées lors des pétarades qui, dans certains cas, se soldent par des accidents qui nécessitent l'intervention de la Protection civile ou, pour des raisons de précarité, nécessitent l'intervention des citoyens. A Djamaâ Lihoud, (La Casbah), suite à une mauvaise manipulation, un lot de pétards a pris feu. Cet incident a failli prendre des proportions alarmantes, n'était l'intervention des riverains. C'est vers 12h00 que l'incident s'est produit au moment où personne ne s'y attendait, un pétard a atterri parmi les produits disposés sur un des étals qui a pris feu à une vitesse inimaginable ne donnant pas le temps aux autres vendeurs de vider leurs cargaisons. Une situation qui a fait rire la population mais qui a aussi suscité la crainte des habitants de ce quartier. Les pétards et les fusées qui partaient dans tous les sens ont provoqué la panique des citoyens qui ont pris la fuite. Ce n'est que vers 15h30 que le calme est revenu dans le quartier. Aucune victime n'a, fort heureusement, été enregistrée. Seuls des dégâts matériels provoqués par la fumée et les fusées étaient visibles. «Nous étions littéralement tétanisés par la peur de voir le feu se répandre parmi les habitations» a affirmé un septuagénaire qui profita de l'occasion pour «dénoncer le laxisme des autorités et l'anarchie des revendeurs qui ont squatté les trottoirs, obstruant les accès des fonds de commerce». Il y a lieu de signaler que l'exiguïté des rues de ce vieux quartier constitue une des raisons à l'origine des difficultés rencontrées par les sapeurs pompiers lors de leur intervention. Car, il était quasiment impossible pour ces derniers d'y faire accéder des camions citernes ou autres équipements. Fort heureusement, l'incident, vite maîtrisé, n'a pas nécessité l'intervention de ces équipes. 31 incendies enregistrés en une nuit Comme toutes les années, la Protection civile est le premier corps concerné par les conséquences découlant des festivités du Mawlid Ennabaoui. Comme chaque année à l'occasion de cette fête, tous les éléments ont été consignés et soumis à une alerte maximale dite «Alerte 1». Lors de la seule nuit de jeudi à vendredi, les équipes d'intervention relevant des casernes du Grand Alger (caserne Khelloufi, El Hamiz et autres postes d'intervention) ont opéré une trentaine d'interventions à travers la capitale. Selon l'un des responsables de ce corps, le standard était saturé par les appels de citoyens leur demandant d'intervenir. «Le nombre d'interventions était bien plus important que celui enregistré en temps normal» a indiqué l'officier Bakhti, chargé de la communication au sein de ce corps dont le dévouement des éléments est indéniable. Il précise que tous les éléments exerçant au sein des casernes, de même que les cadres, ont été mobilisés durant cette fête. «Il y a eu pas moins de 31 incendies dont 9 au sein des habitations nécessitant l'intervention de la Protection civile», précise M. Bakhti qui ajoute que «le dernier a été enregistré vers 1h00 du matin dans une villa où le feu avait pris dans le salon, et a été très vite maîtrisé». Il convient de souligner que ces 31 incendies qui ont provoqué des dégâts dans les habitations ont tous pour origine l'utilisation des pétards ou des bougies. L'officier nous a fait savoir que les équipes ont également procédé à de multiples autres interventions dans des cages d'escaliers et à l'intérieur de certaines armoires électriques. «Aucune perte en vie humaine n'est déplorée», rassure M. Bakhti en précisant que la Protection civile n'a pas été sollicitée pour les petites blessures causées par les pétards.