De l'avis de nombreux citoyens, la situation sécuritaire est des plus inquiétantes à Annaba. On signale, en effet, de plus en plus d'atteintes aux personnes et aux biens dans cette ville. Selon le dernier bilan de la Gendarmerie nationale, plus de 1000 affaires liées à la criminalité, dans lesquelles sont impliquées quelque 381 personnes, dont 83 individus, ont été placés sous mandat de dépôt, soit 3 incarcérations par jour durant le mois de janvier dernier. Des chiffres on ne peut plus éloquents sur la montée en puissance d'un phénomène qu'on croyait plus ou moins maîtrisé par les services concernés, suite aux innombrables opérations coup-de-poing qui ont été organisées par les forces de sécurité combinées tout au long de l'année 2009. Opérations qui ont touché tous les quartiers de la ville, jusqu'aux coins les plus reculés de sa partie littorale et de la Plaine ouest. Cette recrudescence de la criminalité n'a malheureusement pas épargné les franchises universitaires de la ville chef-lieu de wilaya où l'on enregistre également de nombreux délits commis par des personnes étrangères au campus, des voyous généralement, qui ont pu investir on ne sait comment les lieux malgré la présence de toute une armada de gardiens. Des cas d'agression physique ont ciblé tout particulièrement la gent féminin, et ce, à l'intérieur même des résidences réputées inaccessibles, où pas moins de 10 plaintes ont été déposées auprès de l'administration par les victimes. A Sidi Amar, un véritable climat de «terreur» se serait installé sur les lieux, selon les témoignages que nous avons recueillis. Au moins, trois d'entre les infortunées étudiantes affirment avoir fait les frais du laisser-aller des agents censés assurer leur sécurité et du laxisme de la direction de la cité. Ces dernières déclarent avoir été contraintes sous la menace d'armes blanches de remettre à leurs agresseurs qui un portable, qui de l'argent ou un bijou sans que quiconque n'intervienne. Nous apprendrons que sur les trois cas signalés, un suspect a été arrêté plusieurs jours après par les étudiants eux-mêmes et que celui-ci a été ensuite livré aux agents de sécurité. «Les malfaiteurs accèdent plus facilement aux enceintes des cités universitaires que les étudiants, lesquels sont pourtant dotés de badges et connus des gardiens», se plaignent les victimes avant de déplorer : «Aucun des étudiants ne comprend quelque chose à la situation qui prévaut dans les franchises. Nous sommes souvent harcelés et fouillés comme de vulgaires bandits, alors que les véritables canailles se conduisent comme si elles étaient chez elles, c'est intolérable». Et d'exiger une intervention des pouvoirs publics avant que le pire n'advienne.