Une opération combinée entre les deux corps de sécurité publique est d'ores et déjà envisagée à Alger pendant ce mois de Ramadhan. Accroissement des actes d'agression physique, multiplication des vols et d'atteintes aux biens d'autrui, forte propagation de la consommation de cannabis.....Bref, le fléau de l'insécurité semble inquiéter au plus haut degré les services en charge de juguler ce phénomène que d'aucuns appréhendent dans des proportions alarmantes en ce mois sacré de Ramadhan. A Alger, les éléments de la Gendarmerie et ceux de la Sûreté nationale sont en phase d'apporter leurs dernières retouches quant à la mise en place d'un dispositif de lutte contre la criminalité et les délinquants de tout poil. Mieux, ces deux corps ont décidé de coordonner leurs efforts et d'agir en étroite collaboration dans l'objectif d'une meilleure maîtrise des méfaits de la criminalité causant de sérieux désagréments à de paisibles citoyens. Et pour preuve, une opération combinée entre les deux corps de sécurité est d'ores et déjà envisagée à Alger pendant ce mois de Ramadhan, a-t-on appris mercredi dernier, lors d'un point de presse tenu par le chef du groupement d'Alger de la Gendarmerie nationale, le colonel Taïbi Mustapha. Cette rencontre avec les professionnels des médias a été consacrée aussi bien pour la présentation du bilan du plan Delphine, mis en place par la Gendarmerie au courant de la saison estivale 2006, que pour l'annonce d'une batterie de mesures sécuritaires à mettre en application durant le Ramadhan. En termes de chiffres et en prévision de ce mois sacré, le groupement d'Alger de la Gendarmerie s'attend à un renfort de quelque 1000 éléments en provenance des autres contrées du pays et ce pour le besoin de huit compagnies d'intervention. Il est question également de renforcer le groupement d'Alger de 110 gendarmes motocyclistes et d'une vingtaine d'équipes cynotechniques (chiens renifleurs) pour faciliter la détection de la drogue et des armes à feu. Cependant, il est clair que le concours des gendarmes en termes de lutte anticriminalité n'a d'impact que dans des zones périurbaines, soit la périphérie d'Alger qui est leur territoire de compétence. D'où la nécessité, croit-on savoir, de coordonner leurs efforts avec leurs collègues de la Sûreté nationale chargés, quant à eux, de la même mission de sécurité publique dans le centre urbain. Une telle coordination est perçue comme une exigence inéluctable en ce mois sacré où l'activité des criminels va crescendo. D'autre part, le bilan du plan Delphine, mis en place par la Gendarmerie nationale du 1er juin au 31 août 2006, fait ressortir quelque 1126 crimes et délits commis dans la seule wilaya d'Alger au cours de la période estivale 2006. Comparativement à la même période de l'année 2005, les gendarmes du groupement d'Alger ont enregistré une hausse de près de 47% de crimes et délits contre les personnes et de 41% dans la catégorie d'atteintes aux biens. Quelque 876 individus ont été arrêtés par les gendarmes d'Alger dans ce cadre et dont une cinquantaine a été incriminée dans des affaires de crime organisé. De plus, le colonel Taïbi parle de 2973 cas de retrait de permis de conduire au courant de la même période, tout comme il nous a indiqué que dans le sillage des enquêtes que mène la Gendarmerie au sujet du foncier agricole, quelque 1769 exploitations ont fait l'objet de procès-verbaux remis à la justice. «D'ici à la fin de l'année en cours, toutes les enquêtes se rapportant au foncier agricole et enclenchées par le groupement d'Alger de la Gendarmerie aboutiront à leur terme», a déclaré la conférencier. Par ailleurs, une descente des gendarmes à eu lieu mercredi dernier dans les localités de Chéraga et de Rouiba. Cette énième opération, coup de poing menée dans la banlieue d'Alger s'est soldée par la mise en garde à vue de 39 personnes, et ce après avoir procédé à l'identification de 1420 individus. Des armes blanches, tous types confondus, quelques morceaux de kif traité ainsi que des comprimés psychotropes ont fait l'objet de saisie.