Avec le froid glacial qui sévit dans la wilaya de Batna, surtout après les dernières chutes de neige, les habitants des douars et d'autres lieux isolés au fin fond des Aurès sont contraints de recourir à l'ancienne méthode pour se réchauffer, le bois. Dans la région sud-est de la wilaya, où se situe la commune d'Inoughicen, les villageois habitant au pied de la fameuse montagne de Chelia, dans les localités de Tizkaghines, Timechtaouine, Houchente, Tajernite et autres, se réchauffent au bois qu'ils récupèrent des forêts qui recouvrent leur montagne. Le blocage des pistes par la neige avait rendu impossible leur approvisionnement en bouteilles de gaz butane ou en mazout généralement des daïras voisines. La même situation est vécue par les habitants des villages de Nafla et Chidi, dans la plaine de Belezma, daïra de Merouana, au nord-ouest de la ville de Batna. La route qui relie ces localités à la ville de Batna se trouve être la première à être bloquée lors des intempéries qui touchent la wilaya à chaque saison hivernale. C'est connu, à Batna, les automobilistes n'ont même pas à être alertés par les services concernés, ils détournent d'eux-mêmes leur chemin habituel sur la route de Hidoussa et Nafla pour passer par Seriana, faisant une trentaine de kilomètres de plus. La wilaya de Batna avait, à la fin du quinquennal 2004-2009, enregistré un taux parmi les plus importants dans le pays en matière de couverture en alimentation en gaz de ville, à savoir 61%. Une opération qui a coûté la coquette somme de 1 904 millions de centimes. Mais, en dépit de cette importante couverture, le problème de l'approvisionnement des villages isolés reste toujours d'actualité et nécessite une solution définitive. En effet, le fait que les villageois habitent des douars éloignés et dispersés complique, voire rend impossible leur approvisionnement en gaz butane pendants les périodes les plus glaciales de la saison hivernale en raison du blocage des routes menant à leurs habitations. Même le raccordement de ces maisons éparses s'avère très coûteux et pas aussi aisé que l'alimentation d'un groupe de maisons mitoyennes. Voilà une équation difficile à résoudre. Et, en attendant une solution acceptable pour les deux parties, citoyens et responsables des énergies et mines, le bois reste le seul moyen de se tenir au chaud et d'affronter les rudes hivers des montagnes de l'Aurès.