Les syndicats nationaux des professeurs et docents et des maîtres assistants en sciences médicales (SNPDSM et SNMASM) ont appelé les hospitalo-universitaires à observer une journée de protestation hier, 3 mars. L'appel a été entendu et toutes les activités pédagogiques ont été gelées durant la journée d'hier. Le bras de fer qui oppose les syndicats des hospitalo-universitaires au doyen de la faculté de médecine a pris de l'ampleur, se transformant en véritable feuilleton de démonstration de force qui apporte chaque jour son lot de surprises. Encore une fois, les syndicats dénoncent dans le PV de l'assemblée générale tenue le 24 février dernier la désignation du professeur Aïdaoui au poste de doyen de la faculté de médecine de Constantine et lui reprochent «son manque d'intégrité qui lui a valu un blâme pour mauvaise gestion de son service». Cependant, l'élément nouveau consiste en l'accusation du doyen «de passe-droit et de mépris» envers la corporation des hospitalo-universitaires et même de la tutelle, «car il a procédé à l'inscription illégale et irrégulière de son fils en médecine (2e année), sans avoir validé la 1re année, et avec une moyenne au bac ne lui permettant pas d'ouvrir droit à cette filière». Une inscription qui suscite des remous, voire de la colère au sein de la corporation, puisque le fils du doyen n'a obtenu son bac qu'avec une moyenne de 10, alors que les inscriptions en médecine exigent une moyenne de plus de 13,50. Pour sa part, le professeur Aïdaoui dénonce la manipulation des syndicats, lui qui n'a pas hésité, aussitôt après sa nomination, à adresser une correspondance dans la catégorie «confidentiel» aux médecins chefs, dans un souci de transparence «où il rend publique la liste des départs des hospitalo-universitaires en congrès et stage depuis 2007 ! La majorité des noms mentionnés s'avère être ceux des membres du bureau de wilaya des deux syndicats ! Des congrès en doubles pour les mêmes personnes, certains départs sans dossier… Concernant l'affaire de son fils qui a eu son bac à l'âge de 13 ans, il affirme qu'«il a été autorisé par le président de la République en personne à s'inscrire en médecine», et qu'«il a passé un tronc commun en biologie, ayant eu 14 de moyenne». Qu'en est-il au juste ? La situation reste tendue.