Durcissement dans le mouvement de protestation qui dure depuis le mois d'octobre 2009 au niveau de la faculté de médecine de Constantine. Les syndicats nationaux des professeurs et docents, et des maîtres-assistants en sciences médicales, (SNPDSM et SNMASM) ont appelé la corporation des hospitalo-universitaires à entamer depuis hier une grève illimitée. «Aucun contrôle ne sera assuré, aucune évaluation, aucun TP et aucune correction avec la poursuite des cours», a déclaré hier le Dr Kitouni, président du bureau de Constantine du Syndicat national des maîtres assistants qui exige le départ du doyen de la faculté de médecine le Pr Aïdaoui en l'occurrence. L'appel qui a été entendu et toutes les activités pédagogiques ont été gelées durant la journée d'hier. Le bras de fer qui oppose les syndicats des hospitalo-universitaires au doyen de la faculté de médecine a pris de l'ampleur, se transformant ainsi en véritable feuilleton de démonstration de force qui apporte chaque jour son lot de surprises. Les syndicats dénoncent la désignation du professeur Aïdaoui au poste de doyen de la faculté de médecine de Constantine et lui reprochent «son manque d'intégrité qui lui a valu un blâme pour mauvaise gestion de son service». Quant au doyen, il les accuse «de passe-droit et de mépris envers la corporation des hospitalo-universitaires et même de la tutelle». S'agissant de l'inscription illégale et irrégulière de son fils (doyen) en médecine (2e année), sans avoir validé la 1re année, et avec une moyenne au bac ne lui permettant pas d'ouvrir droit à cette filière, le Dr Kitouni a souligné hier que l'étudiant n'a plus le droit de poursuivre ses études en médecine, et ce, par décision du ministère. Pour sa part, le professeur Aïdaoui continue de déclarer que son fils a eu son bac à l'âge de 13 ans et qu'il a été autorisé par le président de la République en personne à s'inscrire en médecine. Cependant, on apprend que le recteur de l'université Mentouri a introduit en référé une requête contre les deux bureaux de Constantine des syndicats pour «grève illégale». Le verdict de la justice n'a pas été rendue encore. Par ailleurs, il est à noter que les hospitalo-universitaires de Constantine ont décidé d'entamer une grève illimitée à partir du 16 mai, et ce, jusqu'à «ce que la tutelle prenne une décision qui ramènera la sérénité à la faculté de médecine de Constantine». Ils font brandir la menace d'un boycott illimité des corrections et des délibérations des contrôles des différents paliers des études des sciences médicales (médecine, pharmacie et chirurgie dentaire). Les syndicalistes sont de plus en plus déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications, surtout que lors de leur entretien avec le ministre de l'Enseignement supérieur au mois de mars, il leur a annoncé le départ proche du Pr Aïdaoui.