C'est là un des points focaux de la rencontre organisée par le Collège national des experts architectes (Cnea) organisé hier au Palais des raïs de Bab El Oued (Alger). Une rencontre débat qui a porté sur le décret législatif n°94-07 du 18 mai 1994 relatif aux conditions de la production architecturale et à l'exercice de la profession. Présidé par le premier responsable du Cnea, Bendaoud Abdelhalim, la rencontre s'est focalisée en premier lieu sur le décret n°97-04 du 18 mai 1994. Le texte est toujours d'actualité. Ainsi, les architectes présents dans la salle de conférences du Palais des raïs souhaitent dans leur majorité son amendement ou une proposition parlementaire éclaircissant certains points. En effet, si les architectes travaillent en étroite collaboration avec les bureaux d'études, où la plupart y sont salariés, il n'en demeure pas moins que lorsque les catastrophes naturelles surviennent et détruisent des bâtisses, c'est à ce moment que la problématique fait surface. Qui est donc le concepteur du projet ?La justice se met donc à la recherche des responsables architecturaux. «Les architectes peuvent faire l'objet d'une convocation judiciaire les sommant de se présenter pour donner plus de précisions sur les bureaux d'études ou les ingénieurs en génie civil. Mais il se peut que cette convocation soit envoyée 8 ou 10 ans plus tard. L'architecte n'est pas en mesure de donner les noms puisque jusqu'à ce jour, un ingénieur travaillant dans un bureau d'études ne mentionne pas son nom. Il note uniquement celui du bureau où il travaille», a expliqué le vice-président du conseil de l'ordre des architectes d'Alger, Djemaï Djamel. Son collègue présidant la section de Batna, Mabrouk Salah, pense que «la loi doit préciser qui est responsable devant la justice lorsqu'un projet architectural est réalisé et que celui-ci, une fois concrétisé, subit une destruction ou autre à cause d'un événement d'ordre naturel». «La séparation de la responsabilité est le meilleur moyen de distinguer entre les architectes, les ingénieurs de génie civil et les directeurs de bureaux d'études afin que tout le monde puisse prendre ses dispositions et faire plus d'efforts», a dit le président du Cnea. Tout au long de la rencontre, différents points ont été abordées par l'assistance. Des architectes ont également mis en relief des problèmes liés à la corporation. Par ailleurs, l'architecte Mabrouk Salah préconise la création d'instituts d'architecture spécialisés dans différentes villes. «Il est préférable d'ouvrir une école d'architecture spécialisée dans la conception d'hôpitaux à Tizi Ouzou, une autre spécialisée dans la construction d'hôtels à Oran. Cela donnera naissance à la diversité des idées», espère-t-il.