La commission de discipline de la Fifa chargée de traiter l'affaire des incidents du Caire survenus lors du match Egypte-Algérie, a procédé hier à Zurich à l'audition des présidents des deux fédérations algérienne et égyptienne dans le cadre de la procédure qui aboutira d'ici peu au verdict final. Un dossier pas aussi épineux qu'on le dit puisque, selon les éléments d'informations rapportés par le chargé de la sécurité de la Fifa lors du match en question, en l'occurrence le Suisse Walter Gagg, il semble que tous les faits semblent irrémédiablement accablants pour les Egyptiens. En effet le «Security Officer» de la fédération internationale n'a pas manqué de mettre l'accent dans son rapport sur certains points sur desquels la partie égyptienne a tenté d'entretenir le flou dans le but évident de se disculper. A commencer par le fait que le trajet entre l'aéroport du Caire et le lieu d'hébergement de l'équipe d'Algérie, qui comme l'a noté Walter Gagg pouvait être effectué en 3 minutes maximum, alors qu'il a été rallongé jusqu'à 15 minutes pour permettre l'agression. Autre fait compromettant et rapporté par Walter Gagg lors de son audition par la commission de discipline de la Fifa, c'est que lorsqu'il est arrivé au bus caillassé quelque temps à peine après l'agression, il a trouvé des éléments de la sécurité égyptienne en train de nettoyer les débris de verre à l'intérieur du bus afin d'accréditer la thèse du bus caillaissé de l'intérieur, comme ont tenté de le faire croire les Egyptiens, alors qu'il l'a effectivement été de l'extérieur, comme l'a attesté le chargé de la sécurité de la Fifa. Ce dernier a également présenté un dossier bien ficelé comprenant des photos des joueurs algériens blessés et indiquant clairement que les agressions et provocations se sont poursuivies contre les joueurs algériens même après le match et malgré la victoire de l'Egypte. Et lorsqu'il a été entendu par la commission de discipline de la Fifa, Walter Gagg a déclaré aux membres de cette commission qu'il ne s'agissait pas du tout d'incidents isolés mais le fait d'une organisation désastreuse où les Algériens ont subi d'incroyables pressions, surtout lors de l'incident des jets de pierres contre les joueurs. Il a également mis en exergue ce qu'il a qualifié de plus grave, à savoir la tentative de l'Egypte de masquer la réalité. C'est d'ailleurs cet élément à charge qui pèsera sur les Egyptiens puisque, selon certaines indiscrétions émanant de l'instance de Zurich, il ne fait pratiquement aucun doute que l'Egypte risque d'être privée de la Coupe du monde 2014 qui se déroulera au Brésil. Quand Zaher cherche la réconciliation… C'est ce qui explique peut-être le ton devenu très modéré et conciliateur du président de la fédération égyptienne, Samir Zaher, qui a même par des voies intermédiaires tenté d'amorcer une réconciliation avec Mohamed Raouraoua. Mais pour le moment en tout cas et tant que cette affaire n'est pas tirée au clair le président de la FAF ne veut rien entendre, comme il nous l'a déclaré hier à partir de Zurich : «Il faudrait d'abord qu'il présente des excuses officielles et publiques, et après on verra.» C'est un Raouraoua serein et très sûr de lui que nous avons contacté, en tout cas rassuré par l'issue qui va être donnée à ce dossier où il ne fait pas l'ombre d'un doute que la partie égyptienne va payer le prix fort après cette forfaiture dont elle porte l'entière responsabilité. Il faudra cependant attendre encore quelques jours avant de connaître le verdict de la Fifa car la commission de discipline de l'instance internationale pourrait, selon ce qui nous a été indiqué, procéder à une seconde audition des deux parties égyptienne et algérienne avant de tirer les conclusions définitives.