L'image de l'Algérie a été ternie par l'affaire Sonatrach, a reconnu hier le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. il a toutefois défendu l'encadrement de la compagnie nationale des hydrocarbures, avouant qu'«un cadre est un être humain qui peut être attiré par d'autres intérêts». S'exprimant sur les ondes de la Chaîne III, à partir de Vienne, où il participe à la conférence des pays de l'Opep, le ministre de l'Energie et des Mines a en effet admis pour la première fois que l'affaire de corruption de Sonatrach, ayant entraîné l'ex-PDG Mohamed Meziane et des vice-présidents ainsi que des personnes extérieures à l'entreprise, a terni l'image du pays. «L'affaire n'a pas du tout atteint la compagnie. Mais elle a bien sûr terni l'image de l'Algérie, en quelque sorte, puisque Sonatrach est vu comme le moteur de l'économie et le revenu principal du pays», a-t-il tenu à préciser. Quant à la gestion de Sonatrach, elle est considérée par le ministre comme étant bonne. «Les cadres de Sonatrach sont très valables, professionnels. On ne pas remettre en causse toute la gestion, même s'il y a eu une erreur d'une personne», a ajouté l'invité de la radio, persuadé que ce type de situation n'est pas catastrophique. La question qui demeure, selon lui, est l'amélioration des procédures d'attribution des marchés des entreprises économiques publiques. Les gestionnaires de l'Etat appliquent des décisions avec des risques d'interprétation ou d'autres, a-t-il clarifié, en annonçant le projet d'aménagement des procédures du marché public. La formation du personnel chargé de l'analyse des offres et de la prise de décisions a été évoquée par le docteur Khelil, soulignant qu'une vingtaine de personnes ont été déjà formées à ce métier. S'exprimant sur le programme d'investissement, il a indiqué que Sonatrach a mobilisé une enveloppe financière de 69 milliards de dollars dans le cadre de plan quinquennal. Parmi les projets cités, le développement de l'activité de raffinage. L'objectif est de raffiner la totalité du pétrole brut produit en Algérie, a-t-il souligné, en citant les projets de raffinerie de Tiaret, en cours de réalisation, les nouvelles raffineries d'Adrar et de Skikda, ainsi que la réhabilitation des anciennes installations d'Arzew, d'Alger, de Skikda et de Hassi Messaoud. L'Algérie projette d'installer de nouvelles capacités de raffinage de pétrole lourd. Epuisement des richesses pétrolières :le démenti de Khelil «Les personnes qui parlent de l'épuisement du pétrole dans dix ans doivent amener les preuves scientifiques. Nous sommes en train de développer nos capacités de production, avec l'exploitation de plusieurs gisements, dont 100 000 barils jours dans un seul périmètre vers 2012. Nous avons découvert plusieurs gisements dans le pourtour de Hassi Messaoud et bien d'autres zones pétrolières, qui sont aujourd'hui de nouvelles réserves», a tenu à souligner le ministre de l'Energie. Sommet de l'Opep :un consensus pour le maintien des quotas Au sujet de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à Vienne, le ministre a estimé qu'il n'y aura pas de baisse de la production. «Je pense que le consensus sera autour du maintien des quotas de production actuels. Les prix sont bons. Il n'y a pas de raison d'augmenter la production. Ça serait un mauvais signal à donner au marché, qui prendrait des mesures», a-t-il affirmé, plaidant à ce propos pour «la discipline au sein de l'Opep pour le respect des quotas de production».