Photo : S. Zoheïr Par Smaïl Boughazi Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a reconnu, hier, timidement, que l'affaire Sonatrach a atteint l'image de l'Algérie. «L'affaire Sonatrach a atteint l'image de l'Algérie. La Sonatrach est le moteur du pays. Elle assure ses revenus», a-t-il dit lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Ainsi, pour la première fois, le ministre reconnaît publiquement que le scandale qui a secoué la société nationale des hydrocarbures a eu un impact sur l'image du pays à l'étranger. Cependant, pour M. Khelil, la gestion de la Sonatrach n'est pas remise en cause après la mise sous contrôle judiciaire de son P-DG et l'incarcération de plusieurs de ses cadres pour des affaires de corruption et de malversations. «La gestion de la Sonatrach est aussi bonne aujourd'hui qu'elle a été par le passé. On ne peut pas remettre en cause cette gestion parce qu'il y a eu des erreurs de certains cadres. Le cadre est un être humain. Il peut être attiré par d'autres intérêts. Mais les cadres de Sonatrach sont valables et compétents. Ils n'ont pas besoin de le prouver», a-t-il expliqué dans le même sillage. Et d'ajouter que «les cadres de Sonatrach sont compétitifs. Ils sont appréciés par leurs professionnalisme et leur capacité de travail et, comme vous le savez, les compagnies internationales ont essayé et même réussi, quelquefois, à attirer vers elles pas mal de compétences de notre société». Par ailleurs, Khelil a indiqué que certaines procédures d'appel d'offres seront revues aux fins de renforcer la transparence de gestion. «On va revoir ces procédures pour éviter que les responsables qui les appliquent prennent des risques dans l'interprétation. Ce travail est en cours d'élaboration et se fait en collaboration avec d'autres ministères. Nous allons assurer la formation de tous ceux qui participent dans le processus de prise de décision, autant pour les ingénieurs que pour les financiers», a-t-il affirmé. Evoquant la raffinerie de Tiaret, en cours de construction, le ministre a indiqué qu'«elle permettra à l'Algérie, une fois livrée, de raffiner la totalité du pétrole brut produit dans le pays», précisant qu'elle aura «une capacité de 300 000 barils jour». Les nouvelles raffineries d'Adrar et de Skikda sont déjà opérationnelles. De nouvelles installations auxquelles viendra s'ajouter le programme de réhabilitation des raffineries d'Arzew, d'Alger, de Skikda et de Hassi Messaoud. «Nous voulons améliorer nos capacités et les spécifications des produits vendus localement ou exportés. Nous avons un programme pour le craquage du fuel. La raffinerie de Skikda sera orientée vers le raffinage du condensat pour des produits pétrochimiques», a-t-il indiqué. L'Algérie compte également, selon le ministre, installer de nouvelles capacités de raffinage de pétrole lourd. «Ce pétrole sera importé. Il pourra, une fois raffiné, subvenir aux besoins locaux de production de diesel, mais également d'exporter. Nos besoins en diesel ont augmenté de 8%», a-t-il indiqué. Près de 30% des 69 milliards de dollars du programme d'investissement de la Sonatrach seront, selon lui, orientés vers les activités de l'aval dont le raffinage. Actuellement, l'Algérie a des capacités de raffinage de 500 000 barils par jour, dont la moitié est consommée localement et l'autre exportée.