Boulem M'rakech a été reconduit pour un nouveau mandat à la tête de la Cap, au cours de l'assemblée générale qui s'est tenue hier à l'hôtel Hilton. Le sigle de l'organisation a été changé en Confédération algérienne des entreprises (CAE). L'AG a permis de dégager une série de propositions à même de relancer la production nationale. Un dossier exhaustif a été préparé dans le cadre de la tripartite par les membres de cette organisation patronale représentant 15 fédérations. Après la présentation du bilan d'activité de l'année 2009, une plateforme a été adoptée comprenant les principales propositions, dont une réduction de la fiscalité. L'instauration de l'impôt forfaitaire unique (IFU) est vivement recommandée par la Cap, la considérant comme une initiative louable qui simplifie le mode d'imposition des revenus d'activités de faible montant, mais ne vise qu'un nombre limité d'activités et la forme sociale de l'entreprise. La Cap note que face à la pression exercée par la concurrence de la production étrangère et aux activités parallèles déloyales non maîtrisées la production est défavorisée dans de nombreuses branches d'activités. Les investissements de création et d'amélioration de la production sont en nette régression alors que le montant des importations marque une courbe ascendante. L'organisation de M'rakech est pour la réduction du taux de l'IBS pour le porter à 15% applicable à toutes les activités de production de biens et de services dont le taux d'intégration est supérieur à 30%. Ils sont également pour la réduction des taux de l'IRG et le taux maximum abaissé à 20% et la révision du barème. Parmi les propositions, ont notera le souhait exprimé par la Cap de la suppression de la TAP qui touche le chiffre d'affaires même en cas de déficit. En compensation à cette suppression, le patronat propose l'instauration des taxes locales afin d'assurer des ressources aux collectivités locales. La baisse de la TVA à 5% et le taux normal à 12% est souhaitée pour appliquer ce taux à tous les biens et services produits localement, apportant une valeur ajoutée minimum de 20%. La réduction du taux de la TVA sur les intrants de la production est également recommandée. La Cap appelle à la révision de la dette fiscale des entreprises privées, avec la suppression des pénalités de retard et d'assiette. L'annulation des agios générés par les crédits d'investissement et d'exploitation des entreprises endettées et leur prise en charge par le Trésor public a été souligné par la Cap, avec échelonnement sur 10 ans du principal de la dette avec un différé de trois années à un taux d'intérêt bonifié. Foncier : encourager le privé Au premier rang des obstacles à la création d'entreprises se dresse le foncier industriel garant de tout emprunt, tient à signaler la Cap. L'existence d'entreprises privées de promotion de l'immobilier industriel est à encourager, selon ses responsables, car ces opérateurs créeraient un marché locatif qui soulagerait l'investisseur. Les règlements de la Banque d'Algérie, en particulier le régime des changes, favorisent les transactions commerciales d'importation au détriment de la production locale et des exportations hors hydrocarbures. L'instauration d'une assurance prémunissant contre le risque de change est attendue. Le financement de l'investissement et de l'exploitation par les banques demeure aléatoire, estime la CAP, considérant que la situation est paradoxale avec des banques dotées de ressources et des emplois minimes. Il est recommandé du système bancaire, la révision des conditions d'accès au crédit, le renforcement des capacités et techniques d'analyse des demandes, ainsi que la décentralisation des décisions d'octroi du crédit.