Le projet de révision de la loi sur la PME sera présenté en Conseil de gouvernement avant la fin du premier semestre 2010, a annoncé hier le ministre de la PME, Mustapha Benbada, en marge du 2e atelier du comité ad hoc «développement et renforcement des capacités des PME», organisé hier à Alger. Cette révision s'impose, selon le ministre, par le changement de l'environnement économique national et international. Une nouvelle définition sera proposée, tenant compte «de la réalité algérienne et du contexte international». Le projet de texte comprend aussi de nouvelles orientations concernant l'accord des avantages qui sera sélectif. Outre l'arsenal juridique, M. Benbada a annoncé le projet de création d'un fonds pour pérenniser les activités des PME en biens et services. Cependant, les contraintes des PME «ne sont toujours pas résolues» et ont trait principalement au financement et à l'accès au foncier industriel. Les 260 000 entreprises spécialisées dans la sous-traitance dont 80% dans le secteur des BTPH ne sont pas valorisées dans la mesure où les grandes entreprises continuent de faire appel à la sous-traitance étrangère. Dans le souci de valoriser ce tissu industriel, un centre national du développement de la sous-traitance dans les industries manufacturières sera créé, a-t-il annoncé, sans donner plus de précisions. Le ministre a exprimé la volonté des pouvoirs publics à développer les PME et les ériger en «vecteur de la croissance économique». Les PME, selon lui, bénéficieront de plus de soutien et de modernisation. Une attention particulière sera accordée aux filières à forte valeur ajoutée qui seront les plus ciblées par les projets de promotion. Quant à la mise à niveau, un programme unique du gouvernement ciblera 20 000 PME et sera axé même sur un soutien aux investissements immatériels, contrairement aux anciens programmes limités aux aspects immatériels. Le défi actuel du secteur économique, notera le ministre, est de parvenir à créer 1,5 million d'emplois. La PME, facteur de cohésion sociale S'adressant au comité ad hoc, M. Benbada a invité le Conseil national économique et social (Cnes) et le Conseil national consultatif des PME (CNC PME), qui sont membres du comité, à lancer une réflexion autour du projet de création de 200 000 PME. La contribution des PME à la dynamique de croissance a été mise en avant également par le président du Cnes, Mohamed Seghir Babes, qui a relevé l'importance de ce secteur dans la création de l'emploi. M. Babès a souligné que «90% des entreprises à travers le monde sont d'envergure PME», employant jusqu'à hauteur de 80% de la main-d'œuvre. Il a annoncé également l'organisation de six regroupements régionaux dans le but d'impliquer l'essentiel des régions incubatrices. De son côté, Zaïm Bensaci, président du CNC PME, a indiqué que le comité ad hoc «formulera des propositions d'action et des recommandations qui reflètent les préoccupations des PME et aideront les pouvoirs publics à formuler plus efficacement les politiques publiques de soutien en direction de ces entreprises». Il a souligné en marge de la rencontre que les propositions seront soumises au président de la République d'ici juin.