La tumultueuse période qu'à connue le secteur de l'éducation nationale et les retards cumulés sur les programmes auront certainement des retombées néfastes sur le cursus des élèves. Il reste encore deux mois de scolarité et les programmes sont à leur moitié. Les élèves des trois paliers, notamment ceux des classes d'examen, vont être contraints de payer cher le rattrapage, et ce, aux dépens des normes pédagogiques. Selon des spécialistes, ces vacances devront avoir lieu. «Un repos est très bénéfique pour les élèves, surtout après le chamboulement généré par le mouvement de grève. L'élève doit faire le vide dans sa tête», a expliqué M. Meriane, pédagogue. Le ministère de tutelle a pour sa part décidé d'occuper les classes pendant la première semaine des vacances. Car, pour rappel, les élèves n'auront qu'une seule semaine de repos. Un fait d'ailleurs que les enseignants ont rejeté, d'abord, à cause de leur mise à l'écart en prenant cette initiative, ensuite parce qu'ils contestent les sanctions prises à leur encontre. Il s'agit, entre autres, de ponctions sur leurs salaires, et plus grave encore, l'éviction d'un bon nombre d'entre eux. Quelques élèves rencontrés hier devant un lycée de la capitale sont unanimes. «Nous ne pouvons rattraper ce retard, même avec les cours du soir, nous sommes au septième chapitre sur les quinze programmés», a indiqué Wahab, élève de terminale. Son camarade de classe renchérit : «Nos enseignants ne veulent pas nous prendre en charge durant cette période, ils préfèrent qu'on aille les voir chez eux, c'est-à-dire pour des cours particuliers.» «L'avenir de nos enfants en suspens» Les parents d'élèves, quant à eux, sont à bout de nerfs, ils ont peur pour l'avenir de leurs enfants. «L'avenir de nos enfants est hypothéqué, ils sont pris entre deux feux, celui de la grève des enseignants et celui du ministère de tutelle qui, tous les deux, ne pensent qu'à leur situation, laissant ainsi le devenir de nos enfants suspendu», nous a fait savoir Fatma-Zohra, parente d'élève. La durée des vacances scolaires durera donc une semaine, le ministère a même proposé le vendredi et le samedi pour essayer de combler le retard, mais selon les spécialistes, cela est antipédagogique. «Il est quasiment impossible qu'un élève se concentre ou assimile des cours quand ils sont balancés en vrac. La pédagogie est une science qui ne se trompe pas», a encore souligné M. Meriane. Un avis d'ailleurs partagé par un enseignant du secondaire qui trouve que «la décision du ministère est prise d'une manière hâtive et que l'intérêt de l'élève n'est pas dans le rattrapage du retard en le chargeant de cours en un temps record.