Le transport urbain des voyageurs dans la wilaya de Béjaïa se débat dans plusieurs problèmes, qui font que les voyageurs d'une part et les transporteurs d'autre part n'effectuent pas leurs déplacements dans de bonnes conditions. Les causes de cette situation peu reluisante sont multiples, à l'exemple du mauvais état des routes, de l'anarchie qui caractérise ce secteur, des comportements condamnables de certains transporteurs, de la saturation du parc roulant et de la vétusté des véhicules. Pour le premier point évoqué, l'état des routes dans la wilaya de Béjaïa prête à l'inquiétude. La RN26, qui est la route la plus dense en circulation, se trouve dégradée et étroite. Par endroits, l'on remarque des affaissements, des bosses, des nids-de-poule et des décapages. Ce qui rend la circulation difficile et lente par moments. Nonobstant quelques travaux de bitumage dans quelques agglomérations, à l'image d'Akbou, cette route demeure dans d'autres localités presque impraticable. Il y a également le nombre excessif de ralentisseurs dans quelques localités, telles que le village Amirouche (70 km au sud de Béjaïa). L'anarchie, le maître mot Pour toutes ces raisons, les transporteurs s'inquiètent énormément pour leurs véhicules, qui prennent de sérieux coups et sont de ce fait exposés à la dégradation précoce. C'est pour cela aussi que le temps que prend le trajet pour un voyageur comme un transporteur se trouve quelque peu prolongé. A ce problème d'ordre structurel, s'ajoute l'anarchie dans laquelle baigne ce secteur. Des lignes se trouvent saturées, alors que d'autres peinent à compter au moins cinq transporteurs. Des stations facultatives sont créées par des transporteurs, alors que d'autres, qui sont ouvertes par des collectivités locales, continuent à être superbement ignorées. L'absence d'agents régulateurs crée des frictions, des tensions, voire des rixes entre transporteurs pour une question de timing, d'espace de stationnement et de chargement de voyageurs. Quelques-uns n'hésitent pas à faire littéralement la chasse au voyageur dans des secteurs où il ne sont pas autorisés, il en résulte des conflits et un malaise au sein de la corporation. Les comportements de certains transporteurs n'encouragent guère ce secteur, qui est déjà en mauvaise posture. Il arrive que quelques-uns ignorent sciemment des arrêts, alors qu'ils sont obligatoires. Des dizaines d'arrêts facultatifs agaçants pour les usagers Comme l'arrêt d'Allaghane, qui dès fois est grillé par certains transporteurs peu scrupuleux. Il y a aussi la non-distribution des tickets au usagers sur certains tronçons. Le plus curieux, c'est que ces derniers ne les réclament pas aux receveurs, ignorant de ce fait que ces titres de voyage sont des gages de leur assurance si un accident se produisait. Cependant, à l'approche d'un barrage des forces de sécurité, ces personnes commencent à distribuer les tickets aux voyageurs, de peur de se faire retirer le permis de conduire. Autres tracasseries qui se rapportent aux arrêts facultatifs, qui se comptent par dizaines. Rien que pour le trajet Tazmalt-Akbou (20 km), les transporteurs font des dizaines de haltes exaspérantes pour les usagers. Alors que ce trajet est normalement fait en 20 minutes, avec ces arrêts, il prend plus d'une demi-heure. Pour les travailleurs, il est impossible d'être ponctuel, tellement le temps que prend le trajet d'une localité à une autre est très aléatoire et surtout de plus en plus long. Autre comportement négatif : le bourrage des bus et des fourgons. Alors qu'ils devaient prendre 18 passagers pour les fourgons, des transporteurs entassent des voyageurs comme des sardines. Ceux qui voyagent debout payent le voyage. Le parc roulant de transport public est archaïque dans quelques localités. Alors que la direction du transport de la wilaya de Béjaïa avait interdit l'usage des fourgons de 9 places, ou ceux qui sont appelés communément G5, il se trouve que ces derniers continuent à être utilisés malgré tout, malgré leur vétusté et les dangers qu'ils encourent aux usagers.