La proposition d'interdire le commerce du thon rouge a été rejetée. Les défenseurs d'une interdiction de cet aliment n'ont pas réussi à imposer leurs vues à Doha à la conférence de la Cites. Pas moins de 72 pays, dont le Japon et l'Australie, ont voté contre une proposition de l'Union européenne allant dans ce sens. Lors de la conférence de cette organisation de l'Onu chargée des espèces en danger, 43 pays seulement ont voté pour une telle interdiction et 14 autres se sont abstenus. Il a été signalé que les stocks de thon rouge ont chuté de plus de 80% depuis 1970, selon la Cites (Convention internationale sur le commerce des espèces de faune et de flore sauvages menacées). La proposition d'interdiction a été introduite par la principauté de Monaco. Considéré comme poisson à haute valeur commerciale, les pêcheurs notamment algériens peuvent continuer à exploiter cette ressource et la commercialiser dans les marchés internationaux. Les japonais sont réputés pour être de grands consommateurs, eux qui ont eu à participer à des avis d'appels d'offres internationaux lancés par l'Algérie. Près de 80% du thon rouge péché dans le monde sont consommés par le Japon. Ainsi, les consommateurs du pays du Soleil Levant peuvent continuer à déguster makis, sushis et autres sashimis au thon rouge. Le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama s'est même réjoui de la décision de la Cites. De nombreux pays participants à la conférence de la Cites, dont la Tunisie, l'Indonésie, le Venezuela, le Chili et la Corée ont salué cette mesure. Les Etats-Unis ont critiqué la décision de la Cites, qu'ils considèrent comme un «revers pour le thon rouge». L'Union européenne, qui avait soutenu la proposition, a déploré son rejet. L'Algérie qui a décidé début mars d'interdire l'exploitation du thon rouge aux opérateurs étrangers, étant donné le surplus des équipements achetés par les nationaux, a temporisé quant à la commercialisation de cet aliment sur le marché mondial. L'Algérie accorde des licences de pêche du thon rouge du 1er au 31 mai et un quota d'affrètement de 223,4 tonnes a été proposé aux exploitants étrangers durant la campagne 2009, sur un quota total de 800 tonnes. Le ministère de la Pêche et des ressources halieutiques avait souligné dans un communiqué que l'interdiction par l'Algérie d'exporter cette espèce dépendrait de la décision de la Convention sur le Commerce international des espèces sauvages menacées (Cites) qui se tient jusqu'au 25 mars à Doha.