En un demi-siècle, de 1957 à 2007, les stocks de thon rouge ont baissé de 75%, et de plus de 60% au cours des dix dernières années, selon les défenseurs de l'environnement. Les Etats-Unis ont indiqué qu'ils allaient réclamer une interdiction du commerce international du thon rouge pour protéger l'espèce, lors d'une réunion prévue ce mois-ci au Qatar, un geste mal vu par le Japon, où ce poisson est très apprécié. Tom Strickland, chargé de la pêche, des parcs et de la faune au département des Affaires intérieures, a affirmé que les Etats-Unis avaient offert « leur soutien à une proposition visant à interdire tout commerce international de thon rouge ». Cette proposition sera examinée lors de la réunion de la CITES, l'organisation de 175 membres affiliée à l'ONU chargée de la protection des espèces en danger, qui se réunit du 13 au 25 mars à Doha. « Le gouvernement américain est déterminé à travailler avec nos nombreux partenaires internationaux pour continuer à reconstruire la population de thon rouge et garantir une protection et une gestion durable de l'espèce à l'avenir », a dit M. Strickland dans un communiqué. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) s'est aussitôt félicité de cette décision dans un communiqué. « Les Etats-Unis ont un intérêt particulier sur cette question, en tant qu'Etat pêcheur de thon rouge. Si les Etats-Unis soutiennent la proposition d'interdiction du commerce international (...), tous les autres pays peuvent et doivent faire de même », a dit le Dr Sergi Tudela, expert en thon rouge du WWF. Pour que ce poisson soit considéré comme une espèce en danger par la CITES, les deux-tiers des pays participant à la réunion doivent voter pour protéger le poisson. Le WWF appelle notamment les pays membres de l'Union européenne (UE) à suivre l'exemple américain et à soutenir la proposition sans conditions. La Commission européenne a proposé récemment une telle interdiction, qui doit être approuvée par les pays de l'UE puis entérinée par la CITES. Mais les pays européens sont divisés sur cette question, certains Etats comme l'Espagne ou la Grèce ayant manifesté leur opposition. En outre, les Japonais, qui consomment 80% des captures mondiales du thon rouge, ont promis de « tout faire » pour contrer une telle interdiction au sein de la CITES. Le pays affirme qu'il y a des moyens moins radicaux pour préserver les stocks de ce thonidé, dont la chair est très appréciée consommée crue, en sashimi, ou accommodée en sushi. En un demi-siècle, de 1957 à 2007, les stocks de thon rouge ont baissé de 75%, et de plus de 60% au cours des dix dernières années, selon les défenseurs de l'environnement. Une interdiction du commerce international n'empêcherait pas les pêcheurs américains de capturer des thons dans les eaux américaines pour la consommation au sein du pays, où, selon M. Strickland, des mesures permettent d'éviter la surpêche.