Les magistrats présidant l'audience n'ont pas été indifférents aux arguments et aux analyses de la défense de B. A. Omar, accusé d'avoir assassiné une personne et enterré le corps dans le local commercial appartenant à son père. Les ossements ont été découverts en avril 2008 mais l'identité n'a jamais été établie à nos jours. Le mystère demeure entier. Le verdict était juste et équitable et à la hauteur des présidents qui n'ont pas fait fi des arguments avancés par les avocats lors de leur plaidoirie, ont révélé les témoins et les personnes présentes. En réponse au réquisitoire du procureur qui requerra la réclusion à perpétuité, Me Berguel, avec conviction, évoquera la loi et le code pénal pour mettre en évidence «l'absence de conviction du procureur», affirmant que «dans ce cas, s'il n'y avait pas de doute, le procureur aurait requis la peine de mort comme le stipule la loi». Les faits remontent à avril 2008 lorsque, alertés par le propriétaire du local, les services de sécurité ont découvert des ossements enterrés dans un coin d'un hangar situé à Belouizdad (Sidi M'hamed), appartenant à un riverain qui l'avait acquis en 2004 auprès du père de l'inculpé qui en détenait la propriété depuis 1980. En vérité, c'est un ouvrier chargé par le propriétaire d'apporter des rénovations et de faire place nette en détruisant un mur construit bizarrement sous des escaliers qui a fait la découverte macabre. La police scientifique qui procéda à la collecte d'indices, découvrit sur les lieux un journal datant de 2000 et une boîte de Paracétamol dont la vignette portait la date de 2000-2003. Il y a lieu de préciser que le propriétaire avait acquis ce local auprès du père de l'inculpé qui y avait séjourné, en compagnie de sa famille, pendant près de 6 mois durant lesquelles il utilisait les lieux pour rencontrer ses proches amis. Selon les expertises opérées par les services de la police scientifique, «la mort remonterait à 18 ou 24 mois». Toutefois, et bien que des analyses de génétique (ADN) aient été effectuées sur les ossements, toutes les tentatives entreprises n'ont pu conduire à l'identification de la victime. «Nous avons entrepris des recherches poussées, avons épluché les témoignages et en dernier recours, nous avons fait appel à tous les organes de presse aux fins d'identifier la victime, en vain», diront les trois avocats, qui précisèrent que «l'identification aurait pu nous conduire à faire un quelconque rapprochement avec l'accusé». En février 2009, alors que l'inculpé avait quitté les lieux en compagnie de sa famille suite à l'acquisition du local par un nouveau propriétaire, il s'était rendu sur les lieux pour récupérer des affaires, révélèrent les témoins à la barre, lesquels ne manqueront pas de tenir des propos laudateurs concernant la ligne de conduite de l'inculpé. Ce n'est qu'en février 2009 que l'inculpé ayant eu vent de cette découverte se rendit aux services de police pour s'enquérir de la situation. Il fut, sur ordre du juge d'instruction, placé en détention préventive. En l'absence de preuves tangibles, de témoignages accablants mais surtout de preuves scientifiques, les magistrats de même que les jurés ont, en réponse aux questions relatives aux griefs retenus contre B. A. Omar, répondu par la négative. Un grand soulagement et une atmosphère très émouvante à rempli la salle d'audience à la suite de la lecture du verdict, innocentant l'accusé. Il restera aux services de sécurité concernés la lourde tache relative à l'identification de la victime au moins pour fermer définitivement ce dossier et apporter un tant soit peu de soulagement à la famille du défunt.