Outre le renouvellement de sa flotte et son expérience en maintenance, Air Algérie s'adapte graduellement aux nouvelles normes écologiques et économiques pour devenir leader sur le continent africain. Mais pas seulement. Elle devient ainsi une compagnie aérienne de plus en plus sûre en matière de sécurité aérienne. En effet, selon ses partenaires français qui suivent de très près son évolution dans le domaine, «elle souhaite adapter même ses cabines selon les normes écologiques, car l'image de la sécurité et de la sûreté d'un avion passe par là», selon Eric Duvivier, directeur de projet, dans les modifications cabine chez Air France rencontré hier à Alger, en marge de 19e conférence des centres de maintenance aéronautique africains «MRO Africa». La cabine est ce que voit le passager. Elle est le reflet de la bonne santé de l'airline. Comme les passagers n'ont pas accès aux moteurs ou au cockpit et autres parties de l'avion, la cabine reste l'image. «L'éco-conception doit se retrouver à tous les niveaux de la maintenance et de l'entretien aéronautique», a-t-il souligné, en précisant que «cela va de l'aménagement cabine où les constructeurs ont décidé d'aborder l'aménagement avec l'utilisation de certains matériaux». Il poursuivra : «Dans l'aéronautique, il y a des «normes feu» qui sont très contraignants auxquelles on ajoute des contraintes écologiques non seulement au niveau de la cabine mais également au niveau du poids». Il se trouve, a-t-il ajouté, qu'«au niveau écologique, on peut ajouter une analyse sur l'origine des matériaux. Donc, pour des raisons liées au transport et de coût, les compagnies aériennes et les constructeurs sont contraints d'utiliser des matériaux disponibles dans un périmètre restreint. La réduction de poids implique une baisse du carburant. La problématique d'utilisation de matériaux se pose en matière de choix des tissus, du cuir, de la mousse et de différents alliages pour la conception de la cabine». Il faut dire qu'Air Algérie s'inscrit dans ces normes. De son côté François Cognard, vice-président des ventes d'Airbus pour le nord de l'Afrique, a cité le cas d'Air Algérie en tant que client du constructeur français. La compagnie nationale possède une flotte de cinq A330-200, des avions long- courrier bimoteurs qui, selon lui, est très efficace en termes d'économie de carburant et d'émission de gaz carbonique. Il a signalé que ces avions assurent des dessertes vers l'Europe et également vers l'Asie tout en précisant qu'«avec les nouvelles règlementations en termes d'émission et de consommation de carburant, les constructeurs sont appelés à développer de nouveaux appareils comme la nouvelle gamme A350 qui apporte des réductions très significatives en consommation de l'ordre de 20 à 25% et donc les émissions vont se réduire». Vers un centre de réparation au niveau mondial Pour sa part, Mounir Kamal Lammari, assistant directeur technique à Air Algérie, explique qu'il existe trois pôles de maintenance au niveau de la compagnie nationale, à savoir la maintenance de l'avion, du moteur et enfin de l'équipement. Selon cet ingénieur de formation, l'objectif visé par Air Algérie est la sécurité du passager, la formation du personnel et le service du client. En effet, la compagnie algérienne souhaite devenir un centre de réparation au niveau mondial, c'est le but à travers l'organisation de cette 19e conférence des centres de maintenance aéronautique africains MRO Africa. Une occasion, pour elle, de se faire connaître notamment à travers la visite de mardi dernier à la base de maintenance de Dar El Beïda, de 200 mètres de longueur sur 100 mètres de largeur pour une capacité d'accueil de 12 avions, dont 5 gros porteurs et 7 moyens porteurs. Cette base est l'équivalent de celle de la compagnie allemande Lufthansa, l'unique en Europe de cette envergure, a noté M. Lammari. Enfin, il faut savoir que les quatre contrats décrochés par Air Algérie ne limitent pas le nombre d'avions à dépanner par la compagnie algérienne au profit de ses clients libyens (trois compagnies) et soudanais (une seule compagnie).