Un père avide de voir ses enfants, mais empêché par son ex-épouse, n'hésita pas à lui porter plusieurs coups de couteau. Telle a été l'affaire que le tribunal criminel de Blida vient d'étudier. C'était au mois de septembre de l'an dernier, le couple s'était rencontré dans la cour du tribunal de Koléa, où l'accusé s'était rendu pour déposer plainte contre son ex-femme qui lui refusait le droit de visite des enfants. La victime était en compagnie d'un de ses deux enfants âgé de 12 ans, quand elle a été abordée par son ex, mais elle refusa de lui parler tout en lui demandant de la laisser tranquille. Ne s'avouant pas vaincu, il l'a suivie dans la rue et tenta encore de lui parler. Elle aurait refusé tout en lui tenant des propos blessants. C'est à ce moment qu'il s'est alors dirigé vers sa voiture et s'arma d'un couteau à cran d'arrêt avec lequel il lui porta plusieurs coups et prit la fuite. D'ailleurs, il fut vite appréhendé par les policiers qui s'étaient lancés à sa poursuite. Il reconnu ses faits et gestes devant la police, devant le juge d'instruction, et même le jour du procès où il fut condamné à la réclusion criminelle. Après un brillant réquisitoire du ministère public, au cours duquel il démontra la culpabilité de l'auteur du geste, l'avocat de la défense a tenté de faire bénéficier son client des circonstances atténuantes. Mais après la délibération la sentence tomba comme un couperet. Au cours de cette audience, la mère de la victime, qui portait difficilement son âge avec un corps frêle et un dos voûté, fut appelée à la barre, se constitua partie civile sans savoir ce que cela voulait dire. D'ailleurs, par deux fois, le président du tribunal lui demanda ce qu'elle réclamait comme dédommagement, mais elle répondit par un langage incompréhensible ce qui suscita l'intervention d'un avocat qui proposa ses services, alors que l'inculpé debout dans son box se remémorait son geste et sans doute pensait à ses enfants qui venaient d'être privés de leurs parents d'une manière si brutale.