Les vacances sont pour les élèves une occasion de se reposer, récupérer après un dur labeur et se divertir. Les mois passés ont été éprouvants surtout sur le plan moral, avec les grèves, les rattrapages et le risque d'année blanche. Autant dire que ce congé arrive à point. Encore faut-il que les enfants puissent réellement se divertir. Le manque d'espaces de loisirs ne facilite pas la tâche des petits qui n'ont que la rue pour seul espace d'expression. Ils y jouent bien sûr au ballon avec tous les risques que cela comporte. Des aires de jeu ont été érigées dans plusieurs endroits, mais l'absence d'entretien a fait que ces aires sont devenues des passages et parfois des dépotoirs. Les grillages sont arrachés, les bois tordus et le terrain creusé. Livrés à eux-mêmes, les jeunes sont la proie facile des fléaux sociaux. Comme le phénomène d'identification est fort, beaucoup de victimes sont entraînées à la suite de joints échangés en groupe. Il est nécessaire de les extirper à ces dangers qui les guettent par une mobilisation des espaces adéquats. Une maison de jeunes pour une ville comme Bordj Bou Arréridj, qui regroupe plus de 100 000 habitants, c'est très peu. Bien sûr le complexe culturel offre ses services, mais on est loin du compte. Combien de jeunes sont avides de pratique de musique, de théâtre, de dessin et de toute autre expression artistique. Les ateliers créés au sein de la structure sont pris d'assaut par les jeunes surtout durant les vacances pour apprendre, donner libre cours à leur talent et échanger leurs expériences. Mais les moyens font défaut. Quand on sait que l'encadrement est assuré par un personnel temporaire pour cause d'absence de postes budgétaires, on ne peut s'attendre à un développement de la culture dans la région, voire éclore des talents et leur épanouissement, qui serait dans ce cas illusoire. Un besoin pressant A défaut de pratique, les jeunes peuvent toujours suivre des spectacles. Cela permettra de les occuper et même de cultiver chez eux le goût de l'art. Le gala animé par la chanteuse d'origine algérienne Cherifa Luna a prouvé combien le public a besoin de contact avec des artistes d'horizons divers. Il a également montré que les spectateurs n'ont rien à envier à leurs homologues du monde entier. Ils ont le même goût, la même vivacité et le même engouement pour la musique moderne. Vendredi dernier, ils ont chanté, dansé et applaudi au point de charmer la chanteuse qui s'est pourtant produite sur d'autres scènes. Elle n'a pas caché sa fierté d'être en contact avec un tel public. Malheureusement, ce dernier a soif de ce genre de rencontres comme il n'a pas la possibilité d'exprimer ses connaissances. Les spectateurs qui reprenaient les danses les plus modernes étaient beaux à voir. Des galas comme celui de Cherifa Luna, ils en redemandent. En attendant que leurs vœux soient exaucés, la direction du complexe culturel organise à l'occasion des vacances scolaires toujours une série de spectacles pour enfants. Ces spectacles variés sont devenus une tradition pour les petits qui se sont habitués à ces sorties. Le théâtre à l'honneur Comme ils n'ont pas l'occasion d'assister à des programmes spécifiques avec l'absence d'animation culturelle dans les établissements scolaires, ils n'ont d'autres possibilités que d'attendre avec impatience cet événement périodique. Comme il s'agit de pièces de théâtre essentiellement, les enfants vont sûrement rire, apprendre et s'identifier à ces héros qui les changent de leur vécu familial et scolaire. Grâce à des troupes venues de Bordj Bou Arréridj bien sûr, mais aussi Sétif, Annaba, Constantine et même de Tiaret, les petits ont rendez-vous avec des sujets différents mais qui rejoignent leur monde comme l'indiquent les titres des pièces : Le Chat intelligent, Les Aventures d'un géant, La Danse des doigts, Le Fleuve des joies, Ali Baba et les 40 voleurs, Le Jardin de l'amitié, ou encore Les Perturbateurs. Rien qui ne s'éloigne de leur monde. En tout, ce sont huit représentations qui devront occuper les jours des enfants. Mais ces derniers ne vont pas que voir. Ils vont être actifs avec les concours quotidiens de dessin. Les matinées sont consacrées à cet espace d'expression. C'est une forme d'extériorisation et surtout de manifestation de talents souvent endormis. Autant dire que les journées sont pleines pour les élèves. Cela les change de leur monde habituel. Même si leurs occupations n'ont rien de sérieux, ils devront les servir pour mieux préparer ce qui les attend. Les parents qui trouvent un endroit où emmener leur enfants ne vont pas se plaindre. Le complexe culturel pour sa part change de public et de préoccupations. Les rires vont remplacer les discussions sérieuses et l'innocence va couvrir le lieu. Peut-être qu'il s'agira là aussi du meilleur repos pour cet espace et ses encadreurs qui ont pris une initiative louable pour eux d'abord et pour les enfants et leurs parents ensuite.